La Fédération internationale de football association (FIFA) a annoncé dans un courrier adressé à la fédération camerounaise de football (Fécafoot), le 6 novembre 2020, l’organisation d’une visioconférence au sujet du différend entre la Fécafoot et la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC). « Afin d’avoir une vision complète de la situation avant de pouvoir apporter une recommandation à la Fécafoot sur des bases légales solides, nous souhaitons organiser une visioconférence lundi 9 novembre 2020 à 11 heures (heure de Zurich et Yaoundé) », écrit Sarah Solémalé, responsable des services de gouvernance des associations membres de la FIFA. Les participants conviés à cette concertation sont de plusieurs ordres :
- représentants de la FIFA, M. Véron Mosengo-Omba, M. Rolf Tanner, Mme Sarah Solémalé et Mme Laura Telli ;
- président de la Fécafoot, M. Seidou Mbombo ;
- secrétaire général de la Fécafoot, M. Benjamin Banlock ;
- président de la LFPC, M. Pierre Semengue ;
- président de l’assemblée générale des clubs du 29 août 2020, M. Prospère Nkou Mvondo.
La convocation de cette réunion en ligne est consécutive à la correspondance de la Fécafoot adressée à la FIFA, en date du 2 novembre 2020, suite à l’affaire qui l’oppose à la LFPC depuis l’assemblée générale du 25 septembre 2020.
Le 25 septembre 2020, la résolution n°13 du communiqué final de la session ordinaire de l’assemblée générale de la Fécafoot, se résumait à trois points essentiels. Dérogation spéciale au général Pierre Semengue pour occuper le poste de président de la LFPC jusqu’au 30 juin 2021. Un délai de 30 jours accordé à la LFPC pour convoquer une assemblée générale élective en vue du remplacement pour la durée du mandat restant les membres du conseil d’administration de la ligue ayant perdu qualité. La nomination par la Fécafoot du secrétaire général de la LFPC. Des conclusions que le président de la LFPC va immédiatement rejeter. « Je ne suis pas d’accord avec ces résolutions. Je suis un militaire et j’ai des renseignements de ce que, après avoir échoué sur le plan politique, on veut utiliser le sport, notamment le football, pour déstabiliser le Cameroun », confia alors le général Pierre Semengue.
Réuni en session extraordinaire, le 2 novembre, le comité exécutif de la Fécafoot a constaté « des manquements, dysfonctionnements internes ou défaillances de la LFPC à travers la remise en cause de la résolution n°13 prise par l’assemblée générale le 25 septembre, la cacophonie dans l’organisation des assemblées générales au sein de la LFPC, l’organisation au mépris des statuts et règlements de la FIFA, de la CAF et de la Fécafoot d’un match de football auquel des joueurs sans licences et des officiels d’une association sportive étrangère ont pris part ». Une situation qui a abouti au retrait de l’ensemble des compétences déléguées à la LFPC par la Fécafoot. C’est le dernier épisode d’un feuilleton à rebondissements.
Le retrait des compétences déléguées à la LFPC s’accompagne de la traduction devant les organes juridictionnels de la Fécafoot, des responsables de Coton Sport de Garoua et Panthère du Ndé pour avoir participé au match d’ouverture de la saison le 1er novembre, ainsi que les organisateurs dudit match. Des résolutions, une fois de plus, bottées en touche par le président de la LFPC. Malgré les médiations du gouvernement, à travers le ministère des Sports et de l’Education physique, qui avait recommandé la « recherche d’une solution consensuelle entre la Fécafoot et la LFPC », la sérénité n’a jamais été retrouvée au sein du football camerounais.