Le génie du football camerounais a brillé sur tous les stades au cours de sa longue carrière. En club comme en sélection, Samuel Eto’o a conquis les cœurs, gagnant presque tout. Seuls, la coupe du Monde de la FIFA et le titre de Ballon d’or européen ont résisté à l’immense talent de l’ancien capitaine des Lions indomptables. Hors des rectangles verts, la générosité de Samuel Eto’o se raconte sur tous les continents. Le pavillon « Samuel Eto’o Fils » logé à l’Hôpital Laquintinie de Douala, dédié aux urgences et la réanimation pédiatriques, financé à hauteur de 700 millions et inauguré le 8 mai 2017, a valu le titre de citoyen d’honneur de la ville de Douala à Samuel Eto’o. Cet important don permet de réduire considérablement le taux de mortalité infantile, et favorise une prise en charge efficace de l’urgence pédiatrique. Avec une fortune estimée à 90,5 millions d’euros par Sportune, Samuel Eto’o, 39 ans, n’a jamais réussi dans les affaires.
Plusieurs de ses investissements ont souvent été foireux. En février 2013, les employés de la compagnie Samuel Eto’o Mobile (Set’Mobile), entrent en grève à travers le Cameroun pour réclamer le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire. Quelques semaines plus tard, la compagnie lancée en grandes pompes le 22 décembre 2011, mit la clé sous le paillasson. « C’était une expérience enrichissante. J’y ai perdu beaucoup d’argent, mais je ne regrette rien. J’ai retenu la leçon et appris qu’il faut avoir les compétences nécessaires pour lire les bilans, comprendre les chiffres ou manager du personnel », confiera plus tard, le quadruple ballon d’or africain. Domiciliée depuis 2005 à Douala, la section sportive de la Fondation Samuel Eto’o (Fundesport), a connu un coup d’arrêt d’activités en septembre 2014. Le triple vainqueur de la Ligue des champions de l’UEFA tentera, au Gabon, un projet de la même veine, mais ne connaîtra pas davantage de succès.
Loin de se décourager, il entreprend l’acquisition d’un terrain de 7,559 hectares dans la ville de Kribi pour la construction d’un centre international de formation sportive. Les tractations avec les populations autochtones sont menées, et des dizaines de millions de F sont engloutis…pour rien. En novembre 2018, au sortir d’une audience avec le Premier ministre, Samuel Eto’o annonce la mise en œuvre d’un programme international de charité 2019, associé à l’organisation par son pays de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), incluant, entre autres, l’organisation d’un concert de musique, un match de gala avec des stars camerounaises et mondiales, soirée de gala pour la collecte de fonds en faveur de programmes sociaux destinés aux jeunes, ainsi qu’un autre programme de construction d’infrastructures sportives de proximité.
Sa proximité avec les dirigeants de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), depuis la normalisation dirigée par Dieudonné Happi, jusqu’à l’élection de Seidou Mbombo Njoya à la présidence, est présentée comme source de tous les maux du football camerounais. Conseiller spécial du président de la Confédération africaine de football (CAF), depuis juin 2019, certains esprits murmurent que le « pichichi » de la ligue espagnole de football en 2006 aurait tout simplement porté malheur à Ahmad Ahmad. Toutefois, notre champion nourrit une formidable idée de formation.
« Quand on est footballeur, on paie des gens pour s’occuper de sa carrière et des choses en général. Mais quand c’est à vous de gérer les gens et que vous voulez les développer, vous avez pratiquement besoin d’apprendre de nouvelles compétences », a confié la légende du football africain, qui entendait alors, en novembre 2019, démarrer des études de gestion d’entreprise à la Harvard Business School aux Etats-Unis, dès 2020, pour servir durablement son continent d’origine. Seule la pandémie de COVID-19 aurait bouleversé son programme. Pour cette année d’études, Samuel Eto’o comptait s’installer à Boston.