En dominant les Anglais du XV de la Rose en finale 32 à 12, le 2 novembre 2019 à Yokohama, l’Afrique du Sud décroche pour la troisième fois le mythique trophée Webb-Ellis et rejoint la Nouvelle Zélande.
Le dernier match de la longue coupe du monde de rugby Japon 2019, après six semaines de compétition, était un parfait remake de 2007. Le XV de la Rose, seule équipe de l’hémisphère Nord à avoir remporté le trophée Webb-Ellis, a été littéralement dominé dans tous les secteurs du jeu, de la conquête à la mêlée, ouvrant la voie à la victoire des Springboks 32 à 12.
Sous l’impulsion de son charismatique sélectionneur australien de 59 ans, Eddie Jones, l’Angleterre a éliminé l’Australie dans la phase de poules, puis elle a battu la Nouvelle Zélande en demi-finales. De son côté l’Afrique du Sud met un terme aux années catastrophiques marquées par des défaites historiques. La plus retentissante de son histoire, 57 à 0, fut enregistrée en septembre 2017 face aux Blacks d’Australie. Pour remonter la pente, Johan Rassie Erasmus a été rappelé sur le banc de touche avec les pleins pouvoirs. Les Springboks impressionnants physiquement, diablement efficaces avec un jeu basé sur ses avants, ont éliminé le Japon nation hôte de la compétition en quarts de finale, ont réussi à forcer le verrou gallois en demi-finales. Ils détiennent désormais, à égalité avec la Nouvelle Zélande, le record de victoires en coupe du monde de rugby. Un titre qu’ils ont gagné tous les douze ans depuis 1995 : 2007 et 2019.
Le trophée Webb-Ellis pour gommer les inégalités
Le premier rugbyman sud-africain, le président Cyril Ramaphosa l’a reconnu. « À l’heure où l’Afrique du Sud vit des défis considérables, nous nous sommes tous retrouvés autour de cette victoire au Japon », a-t-il déclaré.
Les héros de Yokohama ont regagné le bercail mardi 5 novembre, par vagues. L’aéroport de Johannesburg était à chaque arrivée pris d’assaut par de milliers de fans en joie. Les Springboks entament dès jeudi, 7 novembre, une série de parades populaires devant les conduire à Pretoria, Johannesburg, Soweto, Durban, East London, Port-Elisabeth, puis au Cap.
Un quart de siècle après la chute de l’apartheid, au lendemain des violences xénophobes, la nation arc-en-ciel est toujours malade de ses relations raciales. L’économie stagne, le chômage frôle les 30%, la pauvreté persiste et les inégalités se creusent, au point de faire de la première puissance industrielle du continent africain, dixit la banque mondiale, le champion planétaire des inégalités sociales comme raciales.