Tout laisse croire que la déclaration de candidature du Malgache à un second mandat à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), n’est pas le fruit du hasard. « La CAF a beaucoup changé depuis 4 ans. Je suis fier du travail accompli par mon équipe. Qu’elle soit remerciée, ainsi que les soutiens du football en Afrique et au-delà. Après réflexion et consultation, j’ai décidé de me représenter », a écrit Ahmad Ahmad, 60 ans, sur son compte Twitter. L’annonce de la candidature d’Ahmad Ahmad pour sa propre succession est le signe avant-coureur que le match est largement entamé. Il a déjà le bénéfice du parrainage de la Fédération malgache en attendant les deux autres qui ne sauraient tarder. Pour rappel, les statuts de la CAF précisent que pour être acceptée, une candidature doit être parrainée par au moins trois Fédérations. Si Ahmad Ahmad est sorti du bois avant la date prévue pour l’annonce des candidatures, c’est qu’il a reçu des assurances pour le faire.
Faisant l’objet d’une procédure au niveau de la commission d’éthique de la FIFA et dont l’issue tarde à être connue, et n’ayant pas écopé de quatre-vingt-dix jours (90) de suspension, il a conclu qu’il pouvait annoncer sa candidature et faire campagne. Est-il vite allé en besogne ? Dans cette affaire, BBC Sport Africa a annoncé, le 28 octobre, que la prochaine étape consiste pour la chambre d’arbitrage à prononcer sa sentence, ajoutant que cela pourrait se faire d’ici la fin novembre. Toute interdiction est susceptible d’exclure les chances de M. Ahmad de se représenter, étant donné qu’il devrait passer un test d’éligibilité pour reprendre sa place au sein du Conseil de la FIFA. Alors que les résonnances de ce nouveau rebondissement étaient encore perceptibles, le président de la CAF était face à la COVID-19.
« Après son arrivée au Caire mercredi 28 octobre, M. Ahmad Ahmad, président de la CAF, a présenté de légers symptômes et s’est soumis au protocole de la COVID-19. Ce jour, les résultats du test se sont révélés positifs. Le président s’est aussitôt isolé à son hôtel pour une durée minimale de 14 jours », signe Alexandre Siewe, dans un communiqué rendu public le 30 octobre. Cette contamination au COVID-19 a révélé une autre. Celle de Gianni Infantino, le président de la FIFA. « Confronté à la même situation, sache que je suis d’autant plus très touché et très sensible. De la Suisse, je tiens à t’adresser, au nom de la grande communauté du football international et en mon nom propre, nos meilleurs vœux pour un prompt et complet rétablissement. Plus que jamais restons vigilants dans les jours et semaines à venir, car la santé passe avant tout », écrit Gianni Infantino, dans un message adressé à Ahmad Ahmad.
Au-delà d’une victoire certaine sur la COVID-19, Ahmad Ahmad doit se garder de crier victoire pour l’élection à la présidence de la CAF car à tout moment la commission d’éthique de la FIFA peut prononcer une interdiction de se présenter aux élections de mars prochain. Cette éventualité est plausible. C’est pour cela que le Malgache et son équipe ont pris toutes les dispositions. Selon le plan A, il fera campagne pour augmenter le nombre de voix qui le soutiennent. Elles sont de l’ordre de 44 sur 54. Avec 28 voix, il est assuré de la victoire dans le cas où un ou plusieurs candidats se présenteront contre lui.
Le plan B consiste à choisir un membre de son équipe pour pallier une éventuelle incapacité à se présenter. Au moins trois membres du Comité exécutif (Comex) sont prêts à s’engager dans la course à l’élection. L’un d’eux est dans la même situation qu’Ahmad Ahmad. Il fait, lui aussi, l’objet d’une procédure au niveau de la commission d’éthique de la FIFA. Le candidat pour la zone UNAF (zone linguistique arabe) est tout indiqué. Il s’agit du Marocain Faouzi Lakjaa qui va rejoindre l’Egyptien Hani Abou Ridha. Le poste vacant au Comex de la CAF reviendra sans surprise au Tunisien Wadii Jarii qui a bouclé sa campagne et récolté plus de 28 voix qui lui assurent son entrée dans le cercle du Comex.