L’Assemblée générale (AG) de la Confédération africaine de football (CAF), a avalisé peu après le comité exécutif, la proposition de Issa Hayatou au poste honorifique de président d’honneur de la CAF. Issa Hayatou, éminente personnalité du football africain, est récompensé pour l’ensemble de son œuvre. Ce dirigeant émérite a présidé aux destinées de la CAF durant 30 ans, de 1987 à 2017, et cette distinction salue son action au service du développement du football africain qu’il a défendu partout où il en était besoin.
Cette distinction honorifique fera l’objet d’une cérémonie le 15 janvier 2021, avant le coup d’envoi du Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2021) au Cameroun. « Il est tout à fait normal que la CAF lui soit reconnaissante pour toute son œuvre », a justifié Constant Omari, au sujet de son ancien mentor. Le Congolais s’est voulu humble alors que son bateau tangue : « La CAF a été soumise bien des fois à des reproches et des critiques injustes mais que nous pouvons comprendre car malgré les efforts, malgré la vigilance accrue, qui peut dire que l’on peut être exemplaires ou irréprochables ». En projet depuis plusieurs mois, la validation de cette nomination intervient à un moment particulier de la vie de la CAF.
« Je ne peux évidemment pas ne pas mentionner le président Ahmad. Il est clair que d’un point de vue personnel, ce qu’il s’est passé, comme pour beaucoup d’entre vous, m’a rendu très triste. Nous devons respecter les décisions des organes indépendants », a déclaré Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football (FIFA), dans son discours inaugural, faisant allusion à la suspension du président Ahmad Ahmad par le comité d’éthique de la FIFA. En cette période de crise, la santé financière de la CAF est loin d’être rose.
Une quinzaine de minutes a été consacrée à l’approbation des comptes pour l’exercice 2018-2019 et à celle du budget pour la période 2020-2021. La CAF aurait ainsi généré 115 millions de dollars de recettes durant l’exercice fiscal 2018-2019 et aurait dépensé à peine moins. « Cela conduit à finir l’année avec un résultat opérationnel à l’équilibre, qui a dégagé un revenu de près d’un million de dollars », a indiqué Abdelmounaïm Bah, le secrétaire général de la CAF.
Le budget prévisionnel en revanche annonce un déficit de 13,6 millions de dollars. Ce qui, au vu du contexte sanitaire mondial et du report de plusieurs compétitions dont, la CAN 2021, se comprend. Mais Fouzi Lekjaa, le président de la commission des finances de la CAF, a à nouveau pointé du doigt un mal plus profond. « Les finances de la CAF s’inscrivent dans un déficit structurel, a tenu à rappeler le patron du foot marocain. Ceci est dû essentiellement à l’augmentation des charges et des distributions. Quand on décide d’augmenter la distribution à chaque fédération à hauteur de 200 000 dollars, quand on décide d’augmenter les prize moneys aux clubs et aux fédérations à l’occasion des différentes compétitions, quand on décide d’augmenter le nombre d’équipes nationales participant aux tournois de jeunes, évidemment l’impact augmente ».
Des réformes majeures visant à mieux combattre la corruption et la mauvaise gouvernance, protéger l’intégrité du jeu, ainsi que plusieurs mesures en réponse à la crise sanitaire liée au coronavirus. En ouverture de la séance, les membres de l’AG ont observé une minute de silence à la mémoire des membres de la confédération, décédés ces dernières semaines : le général Séyi Mémène, ancien vice-président de la CAF et M. Augustin Sidy Diallo, président de la fédération ivoirienne de football.