Le verdict est tombé dans la soirée du 15 janvier, veille de l’ouverture du Championnat d’Afrique des nations. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) annonce alors l’annulation de l’élection de Seidou Mbombo Njoya et de son comité exécutif, intervenue le 12 décembre 2018. Ce dernier avait été élu pour un mandat de quatre ans, face à l’ancien gardien de but des Lions Indomptables Joseph-Antoine Bell et Daniel Nyamsi. Le TAS a jugé recevable l’appel du club de l’AS Olympique de Meiganga, qui avait saisi l’instance juridictionnelle basée à Lausanne en Suisse afin de demander l’annulation de l’ensemble des résolutions de l’Assemblée générale élective, qui avait installé Seidou Mbombo Njoya à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). L’Olympique de Meiganga avait en effet évoqué des actes de corruption, lors d’une Assemblée générale destinée à valider des textes de l’instance, deux mois avant l’élection. Très offensif dans sa démarche judicaire, le club avait également accusé le comité de normalisation, qui gérait la Fécafoot depuis l’invalidation de l’élection de Tombi à Roko, en 2017, d’avoir enfreint certaines dispositions des statuts de 2009.
Alors que l’on s’attendait à voir Seidou Mbombo Njoya, ainsi que son comité exécutif, céder leur place au secrétaire général de la Fécafoot jusqu’à la nomination d’un troisième comité de normalisation en moins de huit ans, après ceux des périodes 2013-2015, puis 2017-2018, une lettre de la FIFA en date du 16 janvier, est venue leur donner un bol d’air. « Compte tenu des circonstances du cas en question, et pour les motifs retenus par le TAS, la FIFA considère également que tant la ratio legis des dispositions applicables que la nécessité d’assurer une continuité de service jusqu’aux nouvelles élections à organiser dans les meilleurs délais, justifient de laisser aux organes actuellement en place le soin d’assurer l’intérim de la Fécafoot. La FIFA tient donc à ce que les décisions du TAS soient exécutées dans les plus brefs délais et n’entend ainsi prendre aucune nouvelle décision en l’état », explique Fatma Samoura, la secrétaire générale de la FIFA, à Benjamin Didier Banlock, le secrétaire général de la Fécafoot.
Fatma Samoura a précisé que le mandat exceptionnel ainsi accordé aux organes actuellement en place à la Fécafoot sera strictement encadré par la FIFA. Il sera limité aux tâches permettant d’assurer la continuité des affaires courantes et celles liées à la finalisation à brève échéance du processus d’adoption des statuts et textes réglementaires requis et l’organisation de nouvelles élections. « Les modalités et limites concrètes de ce mandat seront précisées ultérieurement et sous le contrôle de la FIFA, qui devra être consultée avant toute décision envisagée qui sortirait potentiellement du cadre des affaires courantes », informe la secrétaire générale de la FIFA. Elle précise par ailleurs que la Fécafoot devra présenter une feuille de route permettant à la FIFA de fixer les échéances électorales. Pour le moment l’on ignore si Seidou Mbombo Njoya sera frappé d’une inéligibilité.