La clôture de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations, CAN TotalEnergies 2021, avait pour premier acte, la parade culturelle. A tout seigneur, tout honneur. Pendant une trentaine de minutes, un spectacle riche en sons et couleurs a vu défiler des artistes camerounais qui, en phase avec le public, ont revisité leurs meilleurs titres pour exprimer leur gratitude au président Paul Biya, le grand architecte du 33e rendez-vous de l’élite du football africain. La confrontation entre Lions de la Téranga du Sénégal et les Pharaons d’Egypte a servi de deuxième acte de la cérémonie.
Après deux tentatives malheureuses en 2002 et 2019, les Lions de la Téranga ont enfin eu les nerfs solides, après 330 minutes de finales au total sans marquer le moindre but. Sadio Mané a raté un penalty en début de match, mais pas son tir au but, après les échecs de Mohamed Abdelmonem et de Mohamed Ahmed, et celui de Bouna Sarr. Le Sénégal a pris sa revanche de la séance perdue contre le Cameroun 20 ans plus tôt (0-0, 3 t.a.b. à 2). Sadio Mané a remporté son duel dans le match avec Mohamed Salah, son coéquipier de Liverpool FC, qui perd sa deuxième finale après celle de 2017 (2-1 contre le Cameroun), et n’a même pas pu tirer son pénalty, lui qui était placé en cinquième position.
Cette victoire porte le sceau d’Aliou Cissé, sélectionneur local qui avait pleuré sur le terrain après les deux échecs précédents. Joueur, il avait manqué le dernier tir au but de la finale 2002 contre le Cameroun. Entraîneur, il avait vécu la frustration d’un but gag en tout début de match contre l’Algérie que son équipe n’a jamais remonté (1-0). Ce premier triomphe est bien sûr aussi celui de Sadio Mané, même s’il n’a pas réussi un très grand match, semblant porter la peine de son penalty mal tiré.
Au Stade d’Olembe, les Lions de la Téranga ont mis un terme à 57 ans de disette. Depuis leur première inscription en 1965, année aussi de leur première qualification, ils couraient après ce titre. L’Egypte, arrivée épuisée par trois prolongations et un jour de récupération en moins, n’a pas remporté de huitième trophée. Les Pharaons ont défendu à l’arraché tout le match, pliant sans rompre sous la domination sénégalaise.
La victoire est méritée pour les Sénégalais, vainqueurs aux points. Ils ont dominé le match et se sont procuré quelques occasions, mais elles n’étaient pas assez tranchantes, à l’image de ces centres d’Ismaïla Sarr devant la ligne (19e, 23e), et Gabaski a tout sorti. Le Marseillais Bamba Dieng a trouvé trois fois sur sa route dans la prolongation les gants du gardien du Zamalek (92e, 100e, 115e). Fatigué, isolé, Mohamed Salah n’a pas souvent trompé la vigilance de ses défenseurs. Quand il l’a réussi et a visé la lucarne, Edouard Mendy a paré (42e).
Le troisième acte, celui de la remise des récompenses, a en plus du sacre du Sénégal, vu Sadio Mané distingué meilleur joueur du tournoi, Edouard Mendy, meilleur gardien, et Vincent Aboubakar, meilleur buteur avec huit réalisations. Globalement, cette édition de la CAN a tenu ses promesses. Rendez-vous l’an prochain pour la 34e Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire.