Selon la chambre de jugement de la commission d’éthique indépendante de la FIFA, Ahmad Ahmad, président de la Confédération africaine de football (CAF), est coupable d’avoir enfreint un total de quatre articles. L’article 15, sur le devoir de loyauté ; l’article 20, sur l’acceptation et la distribution de cadeaux ou autres avantages ; l’article 25, sur l’abus de pouvoir, selon l’édition 2020 du code d’éthique de la FIFA ; et l’article 28, sur le détournement de fonds, selon l’édition 2018 du code d’éthique de la FIFA. Par conséquent, la chambre de jugement de la commission d’éthique indépendante de la FIFA a prononcé à son encontre une interdiction de toute activité relative au football sur les plans administratif, sportif et autre, aux niveaux national et international pour une durée de cinq ans. Ahmad Ahmad devra en outre s’acquitter d’une amende s’élevant à 200 000 francs suisses.
Prenant acte de cette décision qui met Ahmad Ahmad en position de ne plus pouvoir exercer ses responsabilités, et en application de ses statuts, la CAF a annoncé que l’« intérim actuel de M. Constant Selemani Omari comme président de la CAF est de fait prolongé ». Rappelons que cette décision intervient alors que le président Ahmad Ahmad était encore en quarantaine suite à une infection au COVID-19, en fin du mois d’octobre. Inquiète des conséquences de cette longue procédure sur sa réputation, la CAF a annoncé le « maintien du calendrier de l’ensemble de ses activités et programmes ». Désormais, il est acquis que la CAF aura un nouveau patron en mars 2021.
Ce scénario catastrophe pour Ahmad Ahmad, candidat déclaré à sa succession lors de l’élection prévue le 12 mars 2021 à Rabat, est consécutif à l’enquête sur son comportement au poste de président de la CAF entre 2017 et 2019. Contre lui, les griefs portent sur diverses questions liées à la gouvernance de la CAF dont, l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque (Oumra), ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel et d’autres activités. Des manquements contenus dans le rapport de l’audit effectué par le cabinet britannique PwC, en septembre et octobre 2019, auprès de la CAF, portant sur la période 2015-2019. Des éléments de mauvaise gestion et d’abus de pouvoir ont été décelés, mettant à nue une comptabilité « pas organisée », un « manque de traçabilité de plusieurs transactions », ou encore une « absence de pièces justificatives comptables ». Le rapport stigmatisait aussi un manque significatif d’informations sur le montant du sponsoring ou les dépenses pour l’organisation d’événements. De nombreux paiements en espèces ont été découverts.
Aujourd’hui, nous sommes bien loin de la quintessence du communiqué publié, le 14 février, par la CAF, dans lequel l’instance indiquait que son comité exécutif, réuni à Doha, « a consacré la première partie de ses travaux à l’examen du rapport PwC ». La CAF avait qualifié le contenu de ce rapport d’« allégations mensongères ».