Une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS), a annulé, à la veille de l’ouverture du Championnat d’Afrique des nations, l’élection du comité exécutif de la fédération camerounaise de football (Fécafoot), piloté par Seidou Mbombo Njoya, et l’ensemble du processus électoral organisé par le comité de Normalisation dirigé par Me Dieudonné Happi. Dans la même décision, le TAS a refusé de réintégrer l’exécutif de la Fécafoot élu en 2009. Le 16 janvier, la FIFA a permis à l’équipe conduite par Seidou Mbombo Njoya d’assurer la continuité du service, dans le cadre d’un intérim, avec pour mission : organiser une nouvelle élection.
A la suite de la correspondance de la FIFA, signée de Fatma Samoura, la secrétaire générale de l’instance faîtière du football mondial, l’opinion publique camerounaise s’interroge sur les tenants et aboutissants de la décision de la FIFA. Pour Abdouraman Hamadou Baba, la décision de la FIFA est inacceptable dans la crise qui mine depuis des années le football camerounais. « Au Cameroun, la FIFA nage en pleine science-fiction ! Ne faudrait-il finalement pas commencer par normaliser la FIFA elle-même ? Question à 1 franc suisse », a posté, le 17 janvier, le président de l’Etoile filante FC de Garoua sur sa page Facebook. Une sortie qui prouve bien qu’il conteste la décision qui permet à Seidou Mbombo Njoya d’assurer l’intérim, et donc de rester à la tête de la fédération.
« La Fifa peut mettre autant de normalisation qu’elle veut, le TAS peut prendre autant de décisions qu’il veut, il n’est pas possible de calmer les envies guerrières de tous ces acteurs. Exactement comme dans les films chinois de notre enfance, il y en a qui vengent les leurs ou leurs proches, jusqu’à la cinquième génération », a déclaré Martin Camus Mimb. Après deux comités de normalisation imposés par la FIFA de 2013 à 2015, et l’élection invalidée de Tombi à Roko Sidiki en septembre 2017, la Fécafoot a préféré, le 12 décembre 2018, la liste conduite par Seidou Mbombo Njoya à celle de Joseph-Antoine Bell.
Cette Assemblée générale s’est tenue dans un climat tendu. L’attitude de l’avocat Dieudonné Happi, président du comité de normalisation chargé de gérer ces élections, très proche de Samuel Eto’o, a été pointée du doigt par plusieurs candidats et votants. « Je sais que la fraternité du football est fragmentée, mais j’appelle les parties prenantes à se rassembler pour que nous puissions apporter des changements. Nous avons beaucoup de défis à relever, mais nous voulons donner vie au football féminin et au football des jeunes, tout en restructurant le département technique national », a exhorté Seidou Mbombo Njoya. Agé de 57 ans, il est un ancien responsable du développement du football à la FIFA, et a fait partie du comité de discipline de la Confédération africaine de football (CAF) sous la direction du président Issa Hayatou.