Pour faciliter leur réinsertion voire leur retour chez eux, une opération pilote de suivi et d’observation a été lancée le 1er avril 2020.
La nouvelle donne de quoi se réjouir. À Yaoundé, 82 mineurs ont été arrachés au triste sort de la rue par les bras mobilisés de l’équipe du ministère des Affaires sociales (MINAS). Par cette opération de sauvetage, ces dizaines d’enfants peuvent entrevoir un avenir tout autre que celui de pickpocket, de mendiant ou encore de dépendant aux drogues de tout genre.
La descente des agents du MINAS s’est effectuée aux premières heures le 1er avril 2020 au centre ville de Yaoundé, paradoxalement le quartier général des enfants de la rue. Ils y vivaient par choix (si un enfant en a), par contrainte ou malgré eux. La plupart déborde de joie d’être enfin dans un autre environnement. Ils sont heureux de retrouver un abri sûr et de quoi manger en attendant un éventuel retour en famille.
En transit au Centre des Affaires sociales de Yaoundé Ier au lieudit « Rue Ceper » pour une durée de trois mois, l’un d’eux s’exprime. « Je suis parti il y a trois mois. Et je le regrette. Car, je passe mes journées à traîner à la recherche de quoi manger. La nuit je dors au sol.» Témoigne ce jeune garçon originaire de l’Adamaoua.
Pour marquer le coup, le ministre Pauline Irène Nguene en personne est sur place pour réchauffer ces jeunes. « Une nouvelle page s’ouvre pour vous. Vous avez l’opportunité de construire un nouveau projet de vie. Il faut être sérieux dans ce que vous allez faire. Nous allons être avec vous tous les jours pendant trois mois pour qu’au sortir de là, vous ayez quelque chose à faire dans votre vie. Soyez engagés et n’ayez pas peur. Bonne chance ! », exhorte le MINAS à ceux qu’elle a appelé ses enfants.
Cette descente du ministre a été effectuée dans le cadre du lancement de l’opération d’observation et de suivi des enfants de la rue, en vue de leur retrait du Centre commercial de la ville de Yaoundé. Ladite action a permis de loger 82 enfants dans trois Centres des Affaires sociales à Yaoundé.
Selon Pauline Irène Nguene, une variété d’activités sportives, ludiques et d’éveil ainsi que des soins pour ceux qui sont malades ou ont besoin d’une cure de désintoxication leur seront offerts gratuitement bien sûr. Au stade expérimental, cette opération de sauvetage permettra aux enfants de la rue, en fonction de la situation de chacun, de se retirer progressivement, volontairement et définitivement de la rue. « Le retrait des enfants de la rue qui se fait dans le cadre de l’éducation en milieu ouvert ne consiste pas en un enlèvement par la force. Il s’agit d’un processus de déconditionnement et de préparation à une resocialisation qui aboutit après une période de trois à six mois d’observation au cours desquels l’enfant est progressivement emmené par l’écoute et le counseling à adhérer à un projet de vie qui lui offre de nouvelles perspectives de socialisation. Soit par le retour en famille, ou par le placement en milieu d’apprentissage professionnel ou encore par un placement en milieu institutionnel dans les centres spécialisés publics ou privés », a conclu le MINAS. Prochainement, les villes de Douala et Bafoussam vont également expérimenter cette opération du ministère des affaires sociales.