Le nommé Maurice Njoni Tchakounte, professeur de Mathématiques au lycée classique de Nkolbisson, a trouvé la mort le 14 janvier 2019 après avoir été agressé par le jeune Bisse Ngosso, en classe de 4ème. Un drame de plus, qui survient après les escapades de Douala et relance au gout du jour la question sécuritaire et l’autorité en milieu éducatif.
Consternation au lycée classique de Nkolbisson, dans l’arrondissement de Yaoundé 7. Brice Bisse Ngosso, 17 ans, élève en classe de 4e Espagnol II, tue son enseignant de Mathématiques, Maurice Njoni Tchakounte, 26 ans, avec une arme blanche. La scène se déroule autour de 11h, alors que le jeune enseignant vacataire depuis deux mois dans l’établissement dispense son cours. Selon les camarades de classe du bourreau interrogés par nos confrères, ce dernier est absent au moment où l’enseignant démarre la leçon.
Les faits
« Quand il est arrivé, le professeur lui a demandé de se coucher à plat ventre ou alors de rester à l’extérieur. Il a refusé et a dit qu’il ne peut pas se coucher devant ses petits frères. Avec son compas, l’enseignant l’a bousculé en lui demandant de sortir de la classe. C’est à ce moment que Bisse Ngosso a arraché le compas des mains du professeur, l’a balancé au sol, a sorti un couteau de son sac et a poignardé l’enseignant. Puis, il a pris la fuite. Monsieur Tchakounte a couru vers l’infirmerie», raconte une camarade de classe de Ngosso, sous les regards approbateurs des autres élèves, témoins de la scène. A l’entrée de l’infirmerie, des traces de sang. C’est là que l’enseignant a bénéficié des premiers soins avant d’être transporté en urgence au Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé situé à Melen.
Il y trouvera la mort suite à une hémorragie interne. En réalité, l’histoire remonte à quelques mois, bien avant les congés de Noël, indique une source policière. « Cet élève et cet enseignant ont eu des conflits avant les congés de Noël. Au cours d’un examen, il a demandé à cet élève de sortir. Le censeur a dû ramener l’enfant en classe. Il s’est accordé avec l’enseignant pour qu’on le laisse composer et qu’on le traduise au conseil de discipline. A la rentrée du second trimestre, l’enseignant n’est pas venu. Il a repris les cours hier.
Action préméditée?
Malheureusement, l’élève n’était pas là mais il a envoyé dire à ce dernier que s’il veut continuer à suivre ses cours, qu’il s’attende à une punition. L’élève est arrivé un peu plus tard hier et a dit à ses camarades qu’il ferait du mal à son professeur. Il était préparé car ses camarades disent qu’il avait un couteau », raconte la source. Informée de la situation, le ministre des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga et son staff ainsi que les autorités administratives sont immédiatement descendus sur le terrain.
Une réunion de crise a été convoquée pour évaluer de la situation. Nalova Lyonga a demandé aux enseignants de connaître leurs élèves, car ils en sont responsables, mais également, de signaler sans attendre des cas d’indiscipline de certains élèves parfois incités par des drogues. A la famille du défunt, elle a adressé ses condoléances en demandant à celui-ci de rester calme. Des enquêtes sur le décès de cet enseignant en cours d’intégration se poursuivent. En attendant, Brice Bisse Ngosso est retenu au commissariat de Nkolbisson où il a été auditionné hier. Sa mère n’a pas su quoi dire, noyée dans ses larmes. Par ailleurs, le fils incriminé, risque une lourde peine selon les dispositions du code pénal.