Elle a pris fonction ce mardi 04 avril 2023, au sein dudit Tribunal militaire situé au quartier Bonanjo à Douala. Âgée de 41 ans, cette femme originaire du Sud, région d’origine du Président de la République Paul Biya, possède un grade de chef d’escadron. Nkoa Akouna Joséphine a été nommée par décret présidentiel le 06 mars 2023. Un acte nominatif qui répondait à un vaste mouvement au sein des juridictions militaires camerounaises. L’officier supérieur d’armée, fera face à de nombreux défis dans sa circonscription de compétence, au regard des nouvelles menaces auxquelles le pays fait face. La région du Littoral est limitrophe à celle du Sud-Ouest où sévit les séparatistes, et à l’Ouest, où de nombreuses incursions ont été enregistrées ces dernières années, en provenance de Bamenda.
Ce qu’il fait savoir du Tribunal Militaire
Il est à noter qu’au Cameroun, les tribunaux militaires sont seuls compétents à juger les infractions purement militaires, les infractions commises par des militaires en service, les infractions à la législation sur les armes à feu, les infractions commises par des militaires en temps de guerre, notamment. Les textes excluent expressément les mineurs de la compétence de ces tribunaux militaires. Les cas dans lesquels des civils peuvent se voir juger par ces tribunaux sont limités. Des avocats peuvent être désignés au titre de l’aide juridique, que les jugements sont susceptibles d’appels et que les victimes peuvent se constituer en partie civile. La formation des magistrats militaires est similaire à celle des magistrats civils.
Selon les observateurs judiciaires, les tribunaux militaires fonctionnent parfois mieux que les tribunaux civils notamment pour ce qui est du respect des droits de l’homme. Une ordonnance invalidant l’utilisation de preuves obtenues sous la torture avait été prononcée par un tribunal militaire au Cameroun. De nombreux verdicts ont d’ores et déjà été pris dans bon nombre de Tribunaux militaires notamment ceux de Yaoundé & Douala, dans le cadre de la crise anglophone. Parmi les 12 accusés de l’attaque terroriste d’une école à Kumba, jugés devant le tribunal militaire de Buea en décembre 2020, désignés le propriétaire de l’école, son directeur et cinq enseignants. Le tribunal avait reconnu quatre d’entre eux coupables de terrorisme, d’hostilité à la patrie, de sécession, d’insurrection, de meurtre et de possession illégale d’armes à feu. Le tribunal avait également condamné quatre autres accusés à cinq mois de prison et à une amende de 50 000 francs CFA (environ 89 dollars US) chacun, pour avoir prétendument omis de signaler la menace qu’ils avaient reçu des combattants séparatistes. Quatre autres avaient été acquittés.