Dans les artères de la cité-capitale, ces pratiques illicites de vente de carburant sont en hausse. Des gestes inciviques qui tendent à prospérer et creusent un sérieux manque à gagner pour les entreprises impliquées.
Dans la capitale Yaoundé, ce commerce illicite prospère notamment à la laverie municipale. Des vendeurs et acheteurs qui se retrouvent dans cet espace dont les pratiques restent la plupart du temps à l’abri des regards. Certains témoignages rapportés par le quotidien Cameroon Tribune font état de ce que des camions militaires se retrouvent dans le lot. Tout se passe comme dans un film, les « commerçants » s’attroupent autour du camion comme s’ils voulaient en prendre soin, et la besogne est exécutée en siphonage du réservoir. Les prix vont de 550F pour le litre de super et 500F pour le gasoil. Les clients accourent, pour certains qui sont restés de longues heures à attendre la fameuse manne à moindre cout.
Meme scénario du côté de Nsam, non loin de la Société camerounaise des Dépôts pétroliers(SCDP). Cela se déroule pas très loin d’un garage qui fait aussi office de véhicules entreposés pour la vente. Ici, cela se passe sur rendez-vous, et il faut être un fin connaisseur pour s’introduire dans la nasse pour ne pas paraitre suspect. Les camions de la SCDP eux sont impliqués dans le trafic car la plupart du temps tout se passe dans la nuit, alors que les chauffeurs prennent la route vers cette période. Au niveau du premier échangeur, au lieu-dit Ahala, c’est le meme dessin, de journée comme de nuit des arrêts de ces gros porteurs de la SCDP se livrent à ces pratiques avec tous les dangers que cela comporte. On dirait que la catastrophe de NSAM en 1998 n’a pas véritablement servi de leçon aux populations. Des situations des plus préoccupantes dont les pouvoirs publics doivent s’y pencher.
En marge de cette vente illicite, le « zoua zoua » prospère
Par ailleurs, dans la partie septentrionale du Cameroun, la vente de ce carburant qu’on appelle vulgairement « Zoua -Zoua » présente un double facette. Bien qu’il soit officiellement interdit se pratique malheureusement au vu et au su de tous. La région du Nord, comme les autres régions de la partie septentrionale du pays, souffre de la fraude des produits pétroliers. En effet, le phénomène se situe à deux niveaux, la vente de carburant frelaté est une activité économique très lucrative et de l’autre côté les jeunes de cette partie du pays sont pour la plus part sans qualifications et n’ont pas beaucoup d’autres activités à faire.
A l’instar des utilisateurs d’engins à moteur des autres villes de l’extrême Nord, du Nord et de l’Adamaoua. Tous les automobilistes ou presque utilisés le carburant Zoua-Zoua. Ce produit inflammable provient du Nigeria voisin .Ceux qui ravitaillent encore dans les stations-service se comptent sur les bouts des doigts. Dans les coins et recoins des différentes localités, le commerce de ce produit absorbe une bonne franche de la jeunesse .Dans sans-emploi aux désœuvrés, chacun y trouve son compte. Il suffit d’avoir son petit comptoir de fortune et d’installer quelques litres d’essence. Et le tour est joué. Depuis quelques années, le trafic de cet « or noir » a pris une vitesse exponentielle.
Pour s’en rendre compte, il faut simplement passer une demi-journée sur l’axe Mora-Maroua, Bardake-Garoua ; Lagdo-Rey Bouba. Ces routes sont régulièrement prisent d’assaut par des cyclistes et motocyclistes d’un autre genre. Ceux -ci transportent chacun quelques trois à sept bidons de 40 litres d’essences sur des vielles bicyclettes, des motos ou des camions chargés qu’ils n’hésitent pas parfois à brandir des quittance de dédouanement. La fréquence de leur passage est tout aussi inquiétante. Chaque jour, ce sont ainsi des millions de litres de carburant frelaté qui entrent dans les régions septentrionales et particulièrement la région du Nord et inondent les différents marchés.
Les clients se recrutent dans toutes les catégories socio professionnelles, Fonctionnaires, commerçants, transporteurs, agriculteurs. En un mot comme en mille, monsieur tout le monde. A 350 FCFA le litre, le précieux liquide est à la hauteur de presque toutes les bourses. Alors que dans les stations-service, il faut pour le même litre débourser environ 600 FCFA. Cette marge est suffisante pour inciter les consommateurs à se rabattre sur les nombreux comptoirs de vente disséminés un peu partout dans la ville de Garoua.