L’antichambre de la fonction publique a accueilli les 620 nouveaux élèves de la promotion « Dialogue et Tolérance » lors d’une cérémonie officielle présidée par Joseph Le, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative.
Les lauréats du 3e concours pour le recrutement spécial des personnels judiciaires anglophones pour les ressorts des Cours d’appel du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, familièrement appelés « Section Common law », et ceux des concours classiques organisés par l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) ont pris le départ du 14 novembre 2019. Parmi eux, les 119 candidats supplémentaires définitivement admis aux différents concours organisés par l’ENAM sur instructions du Premier ministre chef du gouvernement. Un acte perçu par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) comme « la volonté du chef de l’Etat d’apporter une réponse concrète aux préoccupations de ces jeunes compatriotes que vous êtes et sur qui la Nation fonde beaucoup d’espoir ».
Le début d’une nouvelle vie
Le 14 novembre 2019 restera un grand jour pour ces élèves. Au-delà du faste et de la solennité de l’évènement qui les rassemblait sur les hauteurs du mythique quartier Ngoa Ekélé, cadre de leur formation, c’était surtout le début d’une nouvelle vie. Après admission au concours d’entrée à l’ENAM, le cérémonial de rentrée académique donne accès à la plus prestigieuse antichambre de la fonction publique de l’Etat, conférant de facto le statut d’élèves fonctionnaires.
À l’immense privilège, s’ajoute une très lourde responsabilité. L’ENAM en plus d’être un label, est le moule d’une frange importante de l’élite administrative camerounaise. Le directeur général actuel, Bertrand Pierre Soumbou Angoula, est lui-même produit d’une « promotion à la singularité remarquable » de ce haut lieu de formation.
Les clés de la réussite
Le Minfopra a prodigué d’importants conseils aux nouveaux élèves et au corps enseignant.
Pour inculquer les valeurs de patriotisme, Joseph Le s’est documenté au compte Twitter du président Paul Biya qui en date du 15 mai 2019, disait «nous n’avons qu’une patrie. Il est de notre devoir de la défendre et de la conduire, tous ensemble, sur les chemins de la grandeur et de la prospérité pour tous ». Pour mieux définir le concept de patriotisme, il a cité Romain Gary : « le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres ». Par ces deux illustrations, le Minfopra a démontré que le patriotisme se distingue nettement du nationalisme, auquel beaucoup semblent le confondre. Il est un exaltant sentiment d’appartenance à une terre commune, à une historicité commune, qui pousse l’individu à donner le meilleur de lui-même pour le rayonnement de son pays, et à en exprimer la fierté en tout, partout, et toujours. Pour devenir de véritables patriotes les jeunes élèves ont besoin d’enseignants à l’éthique irréprochable.
À l’endroit du personnel d’encadrement de l’ENAM, le Minfopra a convoqué une pensée de René Leriche : « la valeur d’un professeur se mesure à la responsabilité de ses élèves». Convenant que la formation ne révèle que l’aptitude, et le terrain révèle la compétence, Joseph Le a situé les attentes de la République. « Plus que des techniciens aguerris, la République attend que vous lui livriez des hommes d’une éthique irréprochable, qui puissent être pour leurs concitoyens, des fonctionnaires qui aient un sens élevé de l’ entreprenariat, sans toutefois être des affairistes; des hommes et des femmes qui mettent l’usager du service public au centre de leur préoccupation », a-t-il recommandé.
Avant la photo de famille, bouquet final de la cérémonie, le Minfopra a remis un important lot des 1776 ordinateurs estampillés PB Hev, don du président Paul Biya, aux élèves en cours de formation à L’ENAM.