Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo était face à la presse à Yaoundé, le 17 décembre 2019, pour dissiper les malentendus liés aux irrégularités relayées sur les réseaux sociaux et à l’origine de mouvements d’humeur.
Face aux hommes de médias et candidats recalés, le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), chancelier des Ordres académiques, Jacques Fame Ndongo a restitué les faits sur un sujet hautement sensible. Le recrutement spécial de 2000 jeunes titulaires du doctorat ou du PhD dans les universités d’Etat, décidé par le président Paul Biya dès l’ouverture du septennat des grandes opportunités. Cette opération conduite par une commission centrale de supervision présidée par le ministre secrétaire général des services du Premier ministre, s’étend sur trois phases : 2019, 2020, 2021.
Cette décision lumineuse du chef de l’Etat vient combler un réel déficit en enseignants du supérieur. L’enseignement supérieur au Cameroun compte plus de 300 000 étudiants inégalement, répartis entre les 79 établissements que comptent les huit universités d’Etat. Cette masse estudiantine était jusque-là encadrée par 4132 enseignants, ce qui faisait un ratio global d’un enseignant pour 72 étudiants. Ce ratio était d’un enseignant pour 40 étudiants dans les grandes écoles, il atteignait parfois le pic d’un enseignant pour 105 étudiants dans certaines Facultés classiques. « Certains établissements, nouvellement créés, à l’instar de l’Ecole normale supérieure de Bertoua, l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique d’Ebolowa, la Faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques de Garoua, la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Dschang, l’Ecole nationale supérieure polytechnique de Bamenda ne disposaient pas d’enseignants propres. Nous avons dû leur affecter des enseignants prélevés dans d’autres établissements du même type et recommandé de faire recours aux vacataires », a regretté le Minesup. « Avec ce recrutement, tous ces établissements auront un personnel approprié, à la dimension de leurs attentes, tout comme les enseignants qui y officient pourront revenir à des charges d’enseignement plus acceptables », a reconnu Jacques Fame Ndongo.
Au terme de la première phase de cette opération de recrutement, une liste de 1237 titulaires du doctorat ou du PhD, recrutés pour l’exercice 2019 a été publiée le 13 décembre 2019.
Les statistiques des premières recrues
Au terme du processus de sélection de la première phase, 1237 candidats sont proposés au recrutement, soit 909 candidats sans emploi, 287 candidats déjà titulaires d’un emploi et provenant d’autres corps de métiers, et 46 candidats provenant de la diaspora. La répartition régionale des candidats est la suivante :
- Adamaoua : 30 admis, soit un pourcentage de 2,4 % ;
- Centre : 272 admis, soit un pourcentage de 21,9 % ;
- Extrême-nord : 91 admis, soit un pourcentage de 7,3 % ;
- Est : 21 admis, soit un pourcentage de 1,7 % ;
- Littoral : 86 admis, soit un pourcentage de 6,9 % ;
- Nord : 20 admis, soit un pourcentage de 1,6 % ;
- Nord-ouest : 152 admis, soit un pourcentage de 12,2 % ;
- Ouest : 437 admis, soit un pourcentage de 35,2 % ;
- Sud : 67 admis, soit un pourcentage de 5,4 % ;
- Sud-ouest : 66 admis, soit un pourcentage de 5,3 %.
« Comme vous pouvez le constater, les différentes commissions ont veillé à ce que toutes les régions soient représentées », a souligné le Minesup. Selon le ministre d’Etat, les grands écarts entre certaines régions et d’autres sont dûs « simplement au fait que le Nord avait très peu de candidats alors que l’Ouest en comptait beaucoup ». À la faveur de ce recrutement spécial, « nos universités vont se rapprocher des standards exigés par les universités en matière de ratio d’encadrement. Ainsi, dans les établissements technologiques, nous serons à un ratio d’un enseignant pour 30 étudiants, tandis que, de manière générale, dans les Facultés classiques, nous serons à un enseignant pour 60 étudiants », a conclu le Minesup.
Les recalés de l’exercice 2019 doivent prendre leur mal en patience, car « dès le mois de janvier 2020 débutera, la deuxième phase pour laquelle nous aurons à recruter 500 nouveaux enseignants. La troisième phase, quant à elle, se déroulera en 2021 et permettra de recruter 500 autres enseignants », a promis Jacques Fame Ndongo, à la lumière des hautes instructions du président Paul Biya.