Si traditionnellement un service est gagnant lorsque le receveur ne parvient pas à renvoyer dans les limites du court, celui adressé le 25 mai par Henri Eyébé Ayissi à l’icône Yannick Noah tire sa substance de sa validité. 18 années ! Henri Eyébé Ayissi, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf), et Yannick Noah, le promoteur de la Société Tara Sports and Entertainment, ont réglé les derniers détails en vue de la signature, dans un avenir proche, de la convention d’un bail emphytéotique. Par cette concession provisoire accordée par l’Etat, Yannick Noah a l’opportunité d’investir dans la promotion du tennis et de la culture. « Je suis ému pour cet accueil chaleureux et humain qui m’a été réservé. La gratitude est encore immense pour avoir obtenu une réponse favorable à ma demande. L’idée générale de notre projet est de mettre suffisamment d’énergie pour pouvoir développer le tennis au Cameroun. Parmi ces structures, certaines peuvent être améliorées et d’autres mises en état », a confié Yannick Noah.
Après une longue et riche carrière de tennisman et chanteur en France, Yannick Noah dessine désormais les lignes de son retour au pays natal. Son rêve, donner une chance à la jeunesse de jouer au tennis sur le sol camerounais. Un rêve qu’il n’a pas vécu. « J’ai joué dans les plus grands stades en Europe. Je ne n’ai jamais eu l’occasion de jouer chez moi », va-t-il déploré. Pour éviter cette frustration à la jeune génération, il a soumis son projet de développement du tennis au Mindcaf qui, selon sa légendaire diligence, a immédiatement dépêché une mission d’inspection du site à Douala. Ladite mission a été conclue par la mise à disposition d’une parcelle du domaine privé de l’Etat d’une superficie de 6 000 m2. « Conformément à la stratégie nationale de développement pour la décennie 2020-2030, définie par le président Paul Biya, nous avons la charge de constituer des réserves foncières et mettre à disposition des terres pour des projets de développement. Concernant la demande formulée pour les terrains de tennis, le tennis club de Douala en particulier, nous avons pu répondre favorablement à la mise à disposition des terrains sollicités. Les procédures adéquates seront conduites », a expliqué Henri Eyébé Ayissi.
« Petit à petit, nous espérons aller au bout du projet afin de pouvoir rendre le tennis accessible à nos enfants. Nous voulons pérenniser les projets. Je connais le potentiel sportif qu’il peut avoir ici. Nous commencerons par le tennis club de Douala, ensuite Yaoundé et après on ira dans les autres régions », a détaillé Yannick Noah. En plus du tennis, « la personnalité préférée des français » pendant plusieurs années et auteur de 11 albums, dont « Black & What » en 1991, « Métis (se) » en 2005, « Combats ordinaires » en 2014, et « Bonheur indigo » en 2019, compte aussi dynamiser l’industrie du spectacle au Cameroun. Un véritable lob contre tous ceux qui le croyaient incapable d’investir dans son pays. De cette audience, se dégagent deux principales leçons.
D’abord, Yannick Noah répond favorablement à l’appel du président Paul Biya, renouvelé le 10 février 2021 : « Si vous allez à la conquête du monde, revenez construire votre pays. » Ensuite, Henri Eyébé Ayissi s’inscrit dans la lignée de grands commis et bâtisseurs de l’Etat. Il reste fidèle à l’exhortation : « Vous devrez, de façon constante, être habités par ces principes qui constituent la force des grands commis de l’Etat et des bâtisseurs : discipline, esprit d’équipe, dévouement, loyauté, intégrité et patriotisme », formulée par le président Paul Biya, à l’endroit des membres du gouvernement réunis en conseil des ministres, le 15 octobre 2015.