Des ordinateurs portables PBhev supposés être offerts aux étudiants camerounais par Président Paul Biya en vente en RCA au prix de 40 000 Fcfa. Ça s’achète ici comme des p’tits bouts de pain, rapporte le journaliste Paul Joël Kamtchang, en séjour à Bangui, capitale de la RCA. Paul Joël Kamtchang fait ce constat au cours de son séjour en république centrafricaine et plus précisément à Bangui « Des laptop PBhev supposés être offerts aux étudiants camerounais par Président Paul Biya en vente en RCA au prix de 40 000 fcfa. Ça s’achète ici comme des p’tits bouts de pain. ‘’Quand tu vas au centre-ville, demande seulement les machines Paul Biya’’ », écrit le Data-journaliste sur son compte Facebook le mercredi 27 octobre 2021.
L’on se rappelle qu’en avril dernier, deux étudiants de l’Université de Yaoundé I, accusés de vol de ces ordinateurs PBhev, avaient été traduits en justice. Ils leur étaient notamment reprochés d’avoir soutiré près de 1000 ordinateurs dans le stock restant de l’université.
Selon plusieurs sources bien renseignées, le dossier relatif aux vols et détournement des ordinateurs Paul Biya intéresse bien le Tribunal criminel spécial (TCS). Et le ministre d’Etat ministre de l’Enseignement supérieur Jacques Fame Ndongo serait très probablement appelé à s’expliquer sur ledit dossier.
Inspirée d’initiatives similaires lancées au Gabon, en Guinée et en Côte-d’Ivoire, l’opération « un étudiant, un ordinateur », chiffrée à 75 milliards de FCFA (114 336 763 €), est train de se transformer en fiasco farfelu, ridiculisant le président et quelques membres de son administration.
Des incohérences et Un disque dur trop léger
En cause, les caractéristiques de ces bijoux flambant neufs, tout droit sortis des usines chinoises du fabricant hongkongais Shenzhen Technology. Les « PBHev » pour « Paul Biya higher education vision », s’avèrent être parfaitement inadaptés aux usages des étudiants camerounais. Leur capacité de stockage est réduite à peau de chagrin par le choix d’un disque dur SSD utile à l’amélioration de la puissance d’une machine, mais totalement inadéquat en ce qui concerne le stockage de fichiers.
Or, à Yaoundé, Douala ou ailleurs, les étudiants ont davantage besoin de stocker leurs documents de cours, plutôt que de faire fonctionner des logiciels lourds. Et quand bien même ils auraient besoin de ces derniers, ils ne pourraient les installer sur leur PC, faute d’espace disponible. Des incohérences ont aussi été relevées concernant le coût réel des PBHev. Le 26 décembre 2018 à la télévision nationale, Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur camerounais, assurait que le prix de revient du PC était de 300 000 FCFA (457 euros). Trois jours plus tard sur Twitter, son collègue du ministère de la Communication à l’époque, Issa Tchiroma Bakary, avançait que leur véritable valeur marchande était de 100 000 FCFA (152 euros).
Or, entre temps, des internautes ont retrouvé le produit en vente pour 85 dollars (70 euros) sur le site de commerce en ligne Alibaba, posant ainsi des questions sur la gestion des négociations avec le fabricant.
Roger Atsa Etoundi, par ailleurs coordonnateur du projet E-National Higher Education Vision relatif aux universités d’État du Cameroun et à l’université inter-Etats Cameroun-Congo a été convoqué au TCS la semaine dernière. Le tribunal voulait avoir des éclaircis sur le coût et la gestion des ordinateurs Paul Biya. Pour rappel, Les ordinateurs portables PBHev sont un don de président Paul Biya destiné aux étudiants camerounais du public et du privé dans le cadre de son programme baptisé « higher education vision ». Cet ordinateur possède 32 gigas octets de capacité de stockage, dont la moitié utilisée pour faire fonctionner le système d’exploitation. La distribution officielle avait commencé en 2017, à l’université de Yaoundé 1 dite Ngoa Ekélé.