L’affaire éclate le 11 septembre. Las d’attendre le paiement hebdomadaire de leurs acomptes, des souscripteurs envahissent la direction de l’entreprise à Yaoundé pour réclamer leurs remboursements. Début 2020, le fonctionnement de Mekit Invest porte sur le placement d’argent et la redistribution hebdomadaire par pourcentage aux souscripteurs. Les placements d’argent s’y opéraient par palier d’investissement. De même que les rémunérations.
Avec un pack de 50 000 à 290 000 F, le souscripteur bénéficiait de 20% du montant chaque semaine pendant 3 mois, puis son capital lui était restitué. Pour des engagements de 300 000 à 590 000 F, le revenu mensuel sur investissement était de 30% pendant six mois. A partir de 600 000 la rémunération était de l’ordre de 35% et pouvait atteindre 40 000 F par semaine ! Les adhérents pouvaient souscrire à plusieurs packs selon leur désir.
Depuis le mois de septembre, les paiements se sont interrompus, sans que des explications soient fournies aux souscripteurs. La situation a provoqué des mouvements d’humeur de la part des adhérents dans les villes de Douala et Yaoundé. Le 15 octobre, Naseri Paul Bea, le gouverneur de la région du Centre, suspend les activités de cette société et exige le remboursement des sommes dues aux souscripteurs. A grand renfort médiatique, Mekit Invest annonce le retour à la normale et commence les remboursements. Passé l’effet d’annonce, les souscripteurs sont retombés dans les affres de de la sécheresse des caisses. Les plaintes contre Jean Calvin Mebenga s’enchainent.
Le 19 octobre, la commission de surveillance des marchés financiers (COSUMAF), confortent les plaignants. Mekit Invest, comme plusieurs opérateurs de trading des crypto-valeurs évoluant en zone CEMAC, manque d’agrément. Le 3 novembre, emboîtant le pas à la COSUMAF, Louis Paul Motaze, le ministre des Finances (Minfi), donne le coup de grâce. Il publie une liste de 17 entreprises de trading des crypto-valeurs dont, Mekit Invest, évoluant en marge de toute réglementation en la matière. Il somme, par la même occasion, les promoteurs de ces entreprises de rembourser sans délais les fonds collectés auprès des épargnants. A la vérité, Mekit Invest est à bout de souffle. Sans de nouvelles souscriptions, rien n’est possible. La pression monte. Ce qui devait arriver, en cas de non remboursement des fonds collectés, est arrivé le 4 décembre à Yaoundé.