La magie Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal Biya (Chracerh) continue d’opérer. Le 1er juin, alors qu’il n’est que 8 h, une forte équipe médicale est déjà mobilisée au bloc opératoire n°1 de la formation sanitaire. Il y a là cinq gynécologues-obstétriciens, un anesthésiste, quatre sages-femmes et plusieurs infirmiers. Quelques internes et étudiants en médecine aussi. Dans la salle de néonatalogie voisine, une pédiatre et son équipe sont dans l’attente. Sur la table d’opération, Pélagie N., la trentaine, sous anesthésie locale, suit le déroulement de la césarienne. A son entrée au bloc, l’on a pris soin de lui demander sa chanson préférée. C’est donc au rythme de l’« Ave Maria » de La Voix du Cénacle, émettant délicatement des baffles du bloc, que l’opération se fait. A 8h10, une agitation particulière et des vagissements alertent : le bébé est né. La jeune maman fond en larmes au premier cri de son fils. Le nouveau-né est rapidement conduit dans la salle de néonatalogie pour les premiers soins et l’enregistrement des paramètres. Il affiche 2,9 kg sur la balance. « Je t’avais bien dit la première fois qu’on s’est rencontré en consultation que tu avais les yeux d’une femme enceinte », lance le Pr. Jean Marie Kasia à l’adresse de la nouvelle maman. « Je suis tellement heureuse. J’ai cherché cet enfant pendant cinq ans. Après plusieurs humiliations, le Seigneur m’a enfin fait grâce », relève la dame, ne pouvant contenir des larmes de joie.
A sa suite, trois autres femmes vont se succéder dans le bloc opératoire. Situées dans la tranche 30 – 40 ans, elles ont toutes un dénominateur commun : leurs grossesses ont été obtenues par fécondation in vitro, après de longues années de quête d’une progéniture. « Tous les cas que nous avons eu ce matin étaient des grossesses à haut risque. Certaines ont développé une hypertension artérielle pendant la grossesse. D’autres présentaient une fragilité de l’utérus. La situation était d’autant plus compliquée car il s’agissait des femmes qui ont passé plusieurs années à chercher un bébé. Et lorsqu’elles arrivent chez nous, elles sont à bout de force. Face à ce type de cas, on ne devait que redoubler de vigilance », explique le Pr. Jean Marie Kasia, gynécologue-obstétricien, administrateur directeur général du Chracerh.