On a du mal à le croire, mais les faits sont bien réels. Un homme muni d’explosifs de fabrication artisanale va s’en prendre aux véhicules de fonctions et connexes qui jonchent le garage et parking de ce Ministère situé en périphérie du Ministère des finances et celui de la santé publique. L’individu, selon plusieurs sources a mis le feu sur 6 véhicules puis a brisé certains pare brises de voitures. Ayant constaté le vacarne tout autour du garage, les agents de sécurité sont accourus et ont pu mettre la main sur l’homme en question. Appréhendé par les éléments de la police nationale, aux dernières nouvelles, l’homme a confié qu’il était lasse d’attendre l’audience avec le Ministre demandée plusieurs fois sans réponses positives et que le différend est de nature foncière, tout e précisant que le droit n’a pas été dit dans l’affaire qui le concerne. Il dit avoir commis le forfait pour se faire entendre par le chef des lieux, nul autre que Laurent ESSO en personne, pour mettre fin à une querelle foncière sus citée. Une situation délicate pour l’interpellé dans le sens ou le Ministre aurait pu etre une victime direct de ce sabotage matériel, qui aurait pu causer d’autres dégâts.
Une attaque contre « Monsieur Propre »
Sur le modèle de Biya, toujours, Esso entretient ou met en scène une distance vis-à-vis du monde de l’argent. Son nom a été cité dans l’affaire Albatros notamment, liée à l’achat avorté d’un avion présidentiel. Un procès à tiroirs qui a emporté Marafa Hamidou Yaya et Jean Marie Atangana Mebara, deux de ses prédécesseurs au secrétariat général de la présidence. Mais, vérification faite, fautes de preuves, aucune charge n’a jamais été retenue contre Esso. Il faut dire que l’actuel Ministre de la Justice gère de nombreux dossiers au quotidien, dont les dilemmes fonciers via l’écrou de la Justice.
Certaines langues par ailleurs, lui attribuent des prête-noms, à l’instar de son ami Amougou Belinga, un patron de presse influent au Cameroun. Mais là aussi, rien n’a jamais pu accréditer cette allégation. Il faut dire que « Monsieur Propre » est procédurier. Il n’hésite pas à déposer plainte contre ceux qui menacent sa réputation de probité.
A l’instar de son mentor, Esso est un homme craint. Dans sa gestion des affaires de l’État, il n’a aucun état d’âme. Il n’y a qu’à lire certaines correspondances administratives. Lorsqu’il était ministre de l’Agriculture, Essimi Menye l’avait saisi à propos d’un questionnaire que lui avait adressé un enquêteur de la police judiciaire. La réponse d’Esso tenait en cinq lignes. Dans un style télégraphique et très sec, le garde des Sceaux le renvoyait dans ses cordes. Limogé en 2015, Essimi Menye s’est depuis exilé aux États-Unis. Depuis le début du mois de mars, le traitement des affaires en instance devant le Tribunal criminel spécial s’est accéléré. Et cela pourrait bien avoir un lien avec la nomination au Conseil constitutionnel de feu Jean Foumane Akame, jusqu’alors conseiller juridique du chef de l’État. Le départ de ce proche du président accroît de fait le pouvoir d’Esso, désormais débarrassé d’un filtre qui entravait, parfois, la décision de poursuivre ou non un haut commis de l’État.
Sans nul doute que l’incident du 1er avril, Laurent ESSO laissera le soin aux forces de défense de faire leur travail tout en laissant dire le droit, vis-à-vis de cet acte criminel et inopportun de cet individu.