L’information figure à la Une du journal L’Œil du Sahel paru le 16 décembre 2020. Un ancien député du parti présidentiel a été arrêté par les services de sécurité pour complicité supposée avec Boko Haram, le groupe terroriste qui commet des incursions meurtrières en terre camerounaise depuis 2014.
«L’ancien député RDPC, Blama Malla séjourne dans les locaux de la brigade territoriale de Mora à la diligence de la compagnie de gendarmerie de Mora depuis le 12 septembre dernier. L’ex-parlementaire y est auditionné par les fins limiers de la gendarmerie pour des faits de collusion avec la secte terroriste Boko Haram», renseigne le trihebdomadaire.
Selon nos confrères, «tout est parti de l’interpellation à Kolofata d’un certain Talba qui serait le neveu de l’ancien parlementaire. Au moment de son interpellation par les membres du comité de vigilance de Kolofata, le suspect convoyait 10 têtes de bœufs achetées à Mémé et dont la destination finale était le Nigéria. Au cours de son audition, le suspect Talba connu dans la localité de Kerawa comme membre du comité de vigilance aurait admis que les bœufs étaient destinés aux éléments de la secte terroriste et ce à l’initiative de l’ex-député, vice-président de la commission permanente RDPC du Mayo-Sava et non moins membre du comité central du RDPC Blama Malla».
Les deux hommes, à savoir M. Blama Malla et son neveu, Talba, ont été donc arrêtés et sont toujours en exploitation dans les services de sécurité.
En juin 2014, 40 présumés complices du groupe Boko Haram ont été arrêtés par l’armée camerounaise à Maroua, la capitale administrative de la région de l’Extrême-Nord qui partage sa frontière avec le Nigéria, avait-on appris de sources sécuritaires. L’arrestation avait eu lieu un lundi, un peu avant midi au marché des objets d’art de la ville de Maroua.
« Les soldats camerounais sont arrivés en grand nombre, tous cagoulés. Ils nous ont demandé de présenter nos cartes nationales d’identité.» avait expliqué Anadolu Issa Djouldé, vendeur de souvenirs dans ce marché « Après avoir vérifié l’identité de certaines personnes, les soldats leur demandaient de partir. Par contre, d’autres personnes ont été maintenues sur place et ont ensuite été emmenées à la légion de gendarmerie ». Ce témoin de la scène avait ensuite ajouté que les personnes interpellées étaient aussi bien des Nigérians que des Camerounais.
« Ces personnes sont soupçonnées d’être des complices et informateurs de Boko Haram. Toutefois, nous sommes encore à la phase d’enquête », avait révélé, pour sa part, une source militaire aux médias camerounais. La source expliquait que généralement, quand des touristes étrangers arrivent dans la ville, ils vont au marché des objets d’art pour acheter des souvenirs. Durant leur balade dans ce marché, ils échangent avec des vendeurs qui peuvent ainsi facilement avoir des informations, notamment, sur leur nationalité, ce qu’ils sont venus faire dans la région et dans quels sites ils comptent se rendre. « Nous pensons que certaines personnes arrêtées transmettaient ces informations aux membres de Boko Haram qui pouvaient ensuite planifier une action, un enlèvement par exemple », avait conclu la source sécuritaire.
La région de l’Extrême-Nord est depuis six ans, le théâtre d’attaques et d’enlèvements perpétrés par le groupe armé Boko Haram. Le dernier enlèvement d’ampleur attribué à ce groupe est celui de 10 chinois qui travaillaient sur un chantier routier dans la ville de Waza. Auparavant, ce sont des religieux de diverses nationalités ainsi qu’une famille de sept français qui avaient été enlevés. Les combats se poursuivent, et l’armée camerounaise a repris le dessus depuis près de 2 ans, et est parvenue à pacifier de nombreuses zones. L’intensité des combats avait poussé le Chef de l’Etat S.E Paul Biya à transformer la région en zone miliatire.