Le Tribunal de première instance de Yaoundé l’a également assujetti au payement d’une amende de 25 millions de F à titre de dommages et intérêts à verser au plaignant Jean Pierre Amougou Belinga.
Yaoundé le 29 mai 2019. Georges Gilbert Baongla (GGB) est interpellé. Quelques jours plus tard, il passe aux aveux complets à la police judiciaire avant d’être présenté au procureur de la République, qui, décida de le placer en détention provisoire à la prison centrale à la suite d’une plainte de Jean Pierre Amougou Belinga. Le président du groupe l’Anecdote se plaignait alors contre GGB, président du groupe Le Démenti, pour diffamation et propagation de fausses nouvelles. Un an plus tard, riche en rebondissements avec l’entrée en scène de Blanche Baongla, sœur cadette de l’accusé, le feuilleton judiciaire a connu son épilogue avec la sentence prononcée le 10 juin 2020 par la juge Ghislaine Pauline Dikoume Batindi. Outre la peine privative de liberté de 2 ans, GGB est assujetti au versement des amendes, dont 4 millions à ses dépens avec une contrainte par corps de deux autres années supplémentaires à la prison centrale de Yaoundé au cas où, il ne payerait pas à temps ces frais au tribunal. Le président du Parti républicain devra publier, à ses frais, la décision rendue par la juge dans quelques organes de presse tels que Cameroon Tribune, Mutations, Le Messager, CRTV, Équinoxe TV, Canal2 International, STV et Vision4 TV. Il devra par ailleurs supprimer les vidéogrammes, corps du délit, sur les réseaux sociaux.
La magistrate a scrupuleusement appliqué les articles 305 et 342 du code pénal relatifs aux fausses nouvelles, dénonciations calomnieuses et propagation des fausses nouvelles, et l’article 78 de la loi de 2010 relative à cybersecurité et à la cybercriminalité. Ce procès est aussi l’occasion pour GGB de tomber le masque sur sa prétendue filiation avec Paul Biya. Profitant d’une position privilégiée de sa mère avec l’épouse de Paul Biya, alors Premier ministre, GGB a longtemps clamé à cor et à cri être le fils aîné de l’actuel président de la République. Une allégation à laquelle Paul Biya a toujours répondu par son « légendaire silence ». Une attitude perçue comme un laisser aller par GGB. La limite entre filleul et fils étant infime, quasiment inexistante, à ses yeux, le fils d’Elisabeth Baongla a préféré se revêtir d’attributs de fils aîné de Paul Biya au nom du gracieux coup de pousse de la nature. Aujourd’hui, une courageuse plainte de Sa Majesté Jean Pierre Amougou Belinga, traitée par une justice totalement indépendante, a permis de faire tomber un individu qui coure depuis plusieurs décennies.
Le dénouement de ce procès est aussi un signal fort à l’endroit de tous les manipulateurs, qui, tapis dans la toile sont devenus des industriels des fake news les plus haineux, pour discréditer et porter atteinte à l’honorabilité des institutions et des citoyens. A leur endroit le président Paul Biya, lors de son adresse du 10 février 2018 à l’occasion de la 52e édition de la Fête de la Jeunesse, prodigua ce lumineux conseil : « chaque fois qu’en un clic, vous empruntez ces autoroutes de la communication qui vous donnent une visibilité planétaire, il vous faut vous souvenir que vous n’êtes pas pour autant dispensés des obligations civiques et morales, telles que le respect de l’autre et des institutions de votre pays ». Ce soir-là, le chef de l’Etat invita la jeunesse à être « des internautes patriotes qui œuvrent au développement et au rayonnement du Cameroun, non des followers passifs ou des relais naïfs des pourfendeurs de la République ». A tous les contrevenants, à l’exemple de GGB, la loi restera impitoyable.