Face à la récurrence des cas de vols et d’agressions dans nos villes notamment Yaoundé, le dispositif moderne et intelligent de surveillance des forces de l’ordre, donne déjà des résultats.
Plus de 2000 vidéo-caméras sont installées dans les principales artères de la ville de Yaoundé. Grace à cela le 5 juin 2019, la Police a pu mettre la main sur un gang de braqueurs en plein centre-ville, qui ont agressé une femme à la sortie du distributeur de banque. C’est le fruit d’un partenariat passé entre la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN), la Communauté urbaine de Yaoundé, Camtel et l’équipementier télécom chinois Huawei il y’a 5 ans. L’objectif est d’améliorer la sécurité dans la ville.
L’Avenue Kennedy, le carrefour de la Poste centrale, le Boulevard du 20 mai, le carrefour « Warda », le marché d’Elig-Edzoa ou encore le pont de la gare sont quelques lieux qui bénéficient déjà de la surveillance vidéo.
Pour la forme, ces caméras se veulent très discrètes. Installées au sommet de pylônes blancs dotés de panneaux photovoltaïques, leur alimentation à la fois électrique et solaire leur assure un fonctionnement optimal et permanent. Ces caméras seraient résistantes aux intempéries, apprend-on. Les images qu’elles enregistrent sont retransmissent sur des postes installés à la DGSN. Selon un responsable approché, ces images sont stockées, puis archivées. Elles sont utilisées lors des enquêtes ou pour tout autre besoin.
Il s’agit d’un bond technologique visant le renforcement du dispositif sécuritaire du pays par l’extension au plan national du système intelligent de vidéo urbaine en service depuis 2014 dans les principales métropoles et zones sensibles du territoire national.
La phase pilote de ce projet avait été lancée officiellement à Yaoundé le 7 août 2014 par Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la présidence de la République (SGPR). Selon Martin Mbarga Nguele, DGSN, grâce à l’utilisation d’une technologie de dernière génération, «ce projet fait partie des grandes réalisations du Chef de l’Etat qui a résolument engagé la police sur la voie de la modernisation». Selon de nombreux observateurs, la décision prise par Paul Biya d’étendre ce projet à l’ensemble du territoire témoigne du succès de la phase pilote qui a été expérimenté dans les principales villes du pays et les localités frontalières.
Certaines sources indiquent même que l’apport de ce système a été important dans la lutte contre la criminalité aux frontières méridionales et orientales du Cameroun.
D’après Christian Ndoua Nzie, chef de la division des transmissions à la DGSN au moment du lancement de la phase pilote, il a été question dans un premier temps de couvrir les villes de Yaoundé, Douala, Kousseri, Garoua Boulai, Kye-Ossi et la zone de Waza. Ainsi, plus de 70 caméras avaient été installées dans différentes zones, permettant de collecter, à temps réel, des images de ces coins du pays. L’unité de coordination du projet pilote logée à la DGSN comprend une salle d’information et de commandement équipée d’un écran mural et des postes de contrôle permettant aux utilisateurs de gérer le système, une salle serveur et d’énergie.
Le bloc serveur est la centrale de convergence de toutes les informations qui peuvent être stockées pendant 90 jours, le bloc énergie permet quant à lui de fonctionner avec une autonomie de 48 heures. Le système utilise quatre types de cameras, à savoir des caméras filaires alimentées par des panneaux solaires et dont les images sont transmises au centre de communication par l’intermédiaire de la fibre optique de Camtel, des caméras à longue portée capables d’effectuer des prises de vues sur un rayons de 3 à 5 kms, des caméras portatives incorporées dans les émetteurs-récepteurs classiques, et des caméras sans fil déployées dans des zones enclavées, connectées au centre par un réseau Météosat (MPG) de 4ème génération. Cinq stations de base situées à Garoua Boulai, Douala et Yaoundé fournissent aux caméras portatives et aux cameras sans fil, les ondes radio pour leur alimentation et l’envoie des images à la base.