Selon le site Stopblablacam, le comité interministériel a décidé de changer le nom du projet pour se démarquer clairement d’un précédent échec. En effet, le gouvernement avait lancé le projet Sigipes II en 2013 pour fusionner la gestion de la solde (Antilope) et la gestion des carrières (Sigipes I) en une seule application informatique. Cependant, ce projet a échoué.
Le Premier ministre Joseph Dion Ngute a alors demandé au ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative (MINFOPRA), Joseph Lé, de relancer un autre projet pour fusionner Antilope et Sigipes I. C’est ainsi que le « nouveau Sigipes II » a vu le jour. Cependant, ce projet a souvent été confondu avec Sigipes II, qui a échoué. Pour éviter cette confusion, le comité interministériel a choisi de rebaptiser le « nouveau Sigipes II », qui est désormais connu sous le nom d’Aigles.
Les membres du comité interministériel sont conscients qu’il faut achever rapidement la construction d’Aigles. Le ministre Joseph Lé a rappelé à ses collaborateurs que l’application informatique doit être terminée dans les plus brefs délais lors de la célébration de la 29e édition de la Journée africaine de la fonction publique.
Il est à noter que 13 modules sur 14 ont déjà été testés avec succès ce mois-ci, représentant les différentes fonctionnalités d’Aigles telles que la gestion des retraites, de la paie, de l’archivage, etc. Le seul module manquant est celui de la biométrie, qui va contrôler les présences effectives. Avant la mise en service d’Aigles, le comité interministériel a également recommandé au prestataire d’achever l’intégration des données relevant des corps à statuts spéciaux.
Un système qui était très attendu
Attendu depuis mi-2023, c’est finalement au cours des six premiers mois de l’année en cours qu’il a fallu assisté à la mise en service effective du Système informatisé de gestion intégrée des personnels de l’Etat et de la solde (Sigipes 11). C’est en tous cas, les projections de Joseph LE, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA).
« Au moment où nous parlons (25 janvier 2024), je peux dire qu’il y a lieu d’être optimiste, et même très optimiste. Le nouveau Sigipes 2 est déjà là. En ce moment, nous sommes en train de faire des textes pour nous permettre de comparer avec l’existant, les résultats que nous avons obtenus au niveau du nouveau processus. Et je crois pouvoir vous dire qu’au premier semestre de cette année 2024, nous devrions avoir notre Sigipes », avait affirmé le membre du gouvernement au poste national.
La mise en service du Sigipes 2 est l’aboutissement d’un projet qui aura connu de nombreux soubresauts. En 2014, il a été confié au consortium Cameroun Audit Conseil-CBL Consulting, pour un montant d’environ 7,6 milliards de Fcfa. Contre toute attente, l’incapacité de cette dernière a été constatée en 2017 alors que les travaux devaient initialement être livrés en 2016. En mi-mai 2021, le gouvernement camerounais va attribuer le même projet au tunisien Société de formation, de l’aménagement et de la communication (Simac) et Afreetech pour près de 5,9 milliards de Fcfa pour une durée de 02 ans.