« La très haute attention du président de la République a été appelée sur le problème de l’absentéisme chronique des fonctionnaires et agents de l’Etat. Certains, pour éviter d’être placés en position d’absence irrégulière, ne travailleraient que quelques jours par moi », a renseigné Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR). La correspondance adressée au secrétaire général des services du Premier ministre explique que « Cette situation serait aggravée par la propension observée chez certains fonctionnaires travaillant dans les zones reculées ou les villes secondaires, à ne pas résider dans la localité dans laquelle ils exercent leurs activités ».
Pour inverser cette tendance, le président de la République demande au Premier ministre de « tenir en urgence une session du Conseil supérieur de la Fonction publique dédiée à l’examen de ce problème ». Avant la tenue de ces assises, le chef du gouvernement devra prendre certaines mesures. Il devra instruire les ministres compétents ainsi qu’aux autorités administratives de veiller à la remontée systématique des informations relatives aux cas d’absences répétées des agents publics de leurs postes de travail et à l’application des sanctions disciplinaires prévues par la règlementation en vigueur.
Dans la même veine, il revient au ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), gestionnaire de la carrière des fonctionnaires et agents de l’Etat, de veiller à la tenue régulière des conseils régionaux de discipline de la Fonction publique. Le combat contre l’absentéisme chronique sera-t-il gagné avec la tenue du conseil supérieur de la Fonction publique, créé par décret du Premier ministre le 13 septembre 2000 ? Cette instance connaît de toute question d’ordre général concernant la Fonction publique, notamment tout projet de texte relatif à la situation des fonctionnaires ou de toutes questions relatives à leurs droits et obligations. Elle statue sur les recours formés par les fonctionnaires en cas de licenciement pour insuffisance professionnelle.
L’absentéisme des fonctionnaires est un sujet qui divise l’opinion en deux camps quasiment irréconciliables. D’un côté certains critiquent « ces paresseux, jamais là, protégés par leur statut et leur emploi à vie ». D’autres par contre, regretteront « des attaques faciles contre des agents publics au service de la population ». Toutefois, employeurs et syndicats commencent à prendre conscience des effets pervers du phénomène d’absentéisme. Le phénomène est-il endémique ? Limité ? Quelque part entre les deux ? Bien malin qui pourra le dire. Les données sont partielles et les méthodes de calcul, multiples : certaines incluent les congés maternité, d’autres non. Certaines se fondent sur l’ensemble d’une année, d’autres ne tiennent compte que des jours effectivement travaillés, soit 220 environ. Certaines ne retiennent que des arrêts pour maladie ordinaire, plutôt courts, d’autres intègrent les maladies de longue durée. L’absentéisme ne serait-il pas que le symptôme le plus visible des maux dont souffre la fonction publique ? La différence de traitement entre fonctionnaires et agents de l’Etat étant souvent pointée du doigt comme en étant le premier.