C’est ce que démontrent les résultats d’une étude, présentés le 3 août 2018 par l’Institut de recherches géologiques et minières.
L’étude relative à la surveillance de la radioactivité environnementale des zones minières et à fort potentiel minier dans certaines régions du Cameroun rendue publique le 3 août à Yaoundé donne des frissons. Ses résultats indiquent notamment que les localités de Betare Oya et de Kambele à l’Est du pays connaissent une pollution par des métaux lourds tels que l’arsenic, le plomb, les substances radioactives et le mercure.
Pollution causée par l’exploitation exagérée et illégale de l’or, de la bauxite, de l’uranium dans ces localités. Ce qui a fait naître une destruction de l’environnement avec la déviation des cours d’eau et la création de lacs artificiels. Des conséquences non négligeables sont aussi constatées sur le plan humain.
Plusieurs personnes ont perdu la vie dans des éboulements, de suite de noyade et à cause aussi de la perte d’espaces exploitables à des fins agricoles ou pastorales ainsi que des contaminations suite à la consommation d’aliments souillés.
Les résultats de cette étude menée par le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation à travers l’Institut de recherche géologique et minière (IRGM) ont été restitués au gouvernement sous la supervision du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Ernest Gwaboubou qui était accompagné pour la circonstance de son homologue de la Santé publique, André Mama Fouda ainsi que des experts du domaine.
Selon le MINMIDT, il y existe des zones où le niveau d’exposition radiologique du public est plus élevé que la moyenne mondiale. Pour ce qui est de la mesure des polluants dans l’air, du fait de l’activité industrielle et automobile, la présence des polluants à effets cancérigènes a été constatée à Yaoundé également.
Ce rapport a relevé des solutions pour régler la situation. Parmi elles, les experts de l’IRGM proposent la nécessité de financer les activités de terrain et d’analyse. Autres solutions recommandées : l’extension de l’étude à tous les sites aurifères de la région de l’Est, ainsi que la réalisation d’une cartographie radiologique du Cameroun à court terme et l’extension de la mesure des polluants atmosphériques dans l’air aux milieux urbains.
Ils ont surtout mis l’accent sur la mise place dans l’urgence d’un plan national Radon au Cameroun pour prévenir le risque de développement du cancer radio-induit du poumon, suite à l’inhalation de ces gaz radioactifs.