A l’occasion de la commémoration du cinquantenaire de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), le 1er décembre 2009, le président Paul Biya l’a décrite comme un « lieu de formation par excellence des hauts fonctionnaires de l’administration publique camerounaise ». Le parcours de cette institution affiche une remarquable symbiose, à tous points de vue, avec l’Etat camerounais. « En ce jour mémorable où vous accédez à l’ENAM, il me paraît opportun d’insister sur ce qui doit être une de vos vertus cardinales : la discipline ! », a martelé Joseph Le, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), aux 576 nouveaux élèves. Ils sont 502 de nationalité camerounaise et 74 issus des pays frères de la CEMAC dont, la République centrafricaine (37), le Tchad (34), et le Gabon (03). « A ces frères et sœurs d’avec lesquels nous sommes séparés par de frêles lignes appelées frontières, mais qui en réalité font un avec nous par l’histoire, la culture et même le sang, je souhaite une chaleureuse bienvenue au Cameroun », a déclaré Bertrand Pierre Soumbou Angoula, le directeur général de l’ENAM. Entrer à l’ENAM est une fabuleuse opportunité pour un futur agent public car y être formé, quoiqu’en disent les pourfendeurs de cette auguste institution sous régionale, est un immense privilège !
La formation de la promotion « Résilience » de l’ENAM démarre au moment où le Cameroun subit de violentes bourrasques de nature économique, sécuritaire, voire socio-politique. A ces troubles multiformes s’est ajoutée la crise sanitaire due à la pandémie de la COVID-19. Nom féminin rempli de signifiances, la résilience s’applique à plusieurs domaines et convoque l’individu et la société. « Pour ce qui concerne l’individu, la résilience est la capacité à faire face aux adversités de la vie afin de transformer la douleur en force motrice pour se surpasser et en sortir fortifié. Ramenée à la société, la résilience désigne la capacité d’un groupement humain à être préparé aux chocs et aux crises, ainsi qu’à sa capacité à les surmonter », a soutenu Bertrand Pierre Soumbou Angoula, pour justifier le choix du nom de baptême de cette promotion.
Pour se résumer le directeur général a exhorté les 576 nouvelles recrues à la résilience en toutes circonstances de leur vie. Convoquant Mary Holloway, il a rappelé que « la résilience c’est reconnaître que vous êtes le seul à avoir le pouvoir et la responsabilité de vous relever ». Les nouveaux élèves, amorçant une nouvelle phase de leur existence, devront se montrer dignes, tant dans la vie privée que dans la vie professionnelle, de la réputation légendaire de l’ENAM.