« Au moment où chaque jour qui passe la rapproche de plus en plus vers l’éternité empruntée par son tendre époux il y’a 31 ans, je te supplie ma fille de contribuer hâtivement à aider ta maman Germaine à se décharger de cette colère de n’avoir pas perçu ce qui lui revient depuis très longtemps, et d’être celle par qui elle pourra renouer avec quelques instants de bonheur avant qu’elle ne rejoigne son époux dans l’au-delà », écrit Alice Nkom dans sa lettre ouverte à Madame Chantal Biya. L’avocate réussit à se montrer très au fait des conditions que vivrait l’ancienne première dame du Cameroun. « Ta maman Germaine est aujourd’hui très malade… Les amis de son défunt époux qui subvenaient à ses problèmes n’étant plus aux affaires, elle se retrouve aujourd’hui esseulée, sans ressources et malade sans en disposer des moyens conséquents pour pouvoir se prendre pleinement en charge », relate l’avocate qui a sévèrement été recadrée.
En réaction à la démarche d’Alice Nkom, Aminatou Ahidjo, fille de la principale intéressée par la lettre et par ailleurs présidente du conseil d’administration du palais des Congrès, a signé une mise au point le 16 septembre. « Cette initiative aussi louable qu’elle soit n’engage que son auteur et n’a jamais reçu l’approbation de notre maman », réagit Aminatou Ahidjo. La fille du premier président du Cameroun soutient que sa mère « a toujours vécu dans la discrétion et aspire à continuer à vivre dignement ». La fine convergence de vues qu’elle affiche avec l’avocate sur la question de l’état de santé de sa mère se heurte à la lentille divergente de sa prise en charge. Alors que Alice Nkom la décrit comme une personne « esseulée, sans ressources », Aminatou Ahidjo rappelle que « sa grande famille et ses proches l’entourent pour l’aider à surmonter ses soucis de santé et s’assurent qu’elle reçoit les soins dont elle besoin ». Agée de 98 ans, Dame Germaine Ahidjo, a été la première dame du Cameroun de 1960 jusqu’en 1982. « Tout en rendant grâce à Dieu pour sa longévité, nous remercions tous les Camerounais pour les pieuses pensées qu’ils nourrissent à son endroit », conclut Aminatou Ahidjo.
La fille du premier président du Cameroun a été rejointe dans ce registre de désaveu de l’action d’Alice Nkom par le secrétaire particulier de Dame Germaine Ahidjo. Dans une autre mise au point, il signe que l’ancienne première dame du Cameroun « n’est en rien à l’origine de l’initiative et s’en désolidarise totalement ». Me Alice Nkom que le président du conseil d’administration du palais des Congrès présente comme « une compatriote camerounaise » qui « a cru devoir attirer l’attention sur Madame Germaine Habiba Ahidjo », se retrouve esseulée. Quelles seraient ses réelles motivations ?
Si ostentatoirement, elle brandit ses titres de défenseuse des droits de l’homme, plusieurs observateurs avertis analysent la sortie de Me Alice Nkom comme un nouveau modèle de travestissement roublard dont elle détient seule le secret. Désavouée par Aminatou Ahidjo, elle se dit proche de Babette Ahidjo. Lorsque Dame Germaine Ahidjo infirme tout contact avec l’avocate qui déclare pourtant prendre « régulièrement » des nouvelles de l’ancienne première dame, l’on comprend que Me Alice Nkom a tenté un coup de poker, qui dans le contexte politique actuel, était programmer pour faire beaucoup de dégâts. Si l’avocate pense avoir donné une certaine aura sur cette question à son camp, que l’on distingue mieux actuellement, en remettant au goût du jour une question aussi sensible que celle concernant la veuve du premier président du Cameroun, elle apprendra à ses dépens que le peuple camerounais n’est pas dupe. La tentative de ralliement de cette grande famille, en particulier, et sa région d’origine en général, au projet de soulèvement insurrectionnel contre le régime actuel est un gros échec. Un poker menteur.