C’est la quintessence d’un message porté du patron de la région siège des institutions, adressé aux préfets de son territoire de commandement.
Le message porté de Naseri Paul Bea, signé ce 3 juin 2020, a fuité sur les réseaux sociaux. Le gouverneur de la région du Centre instruit les préfets des dix départements de son territoire de commandement d’interdire en urgence, les veillées funèbres et rites mortuaires.
Pour l’heure, il n’y a pas d’explication officielle à cette décision radicale. Mais tout porte à croire qu’elle rentre dans la batterie des mesures visant à limiter la propagation du COVID-19.
Les derniers chiffres qui datent de 24 heures font état de 6585 cas déclarés de Coronavirus dans notre pays, 3676 guérisons et 200 décès. Et les scientifiques s’accordent à dire que le pic de la pandémie n’a pas encore été atteint. De quoi appeler à plus de vigilance.
Le 17 mars, le Cameroun prenait des mesures
Fermeture des frontières. Toute la journée du mardi 17 mars, la situation aura été confuse au Cameroun. Mais en soirée, le Premier ministre annonce une série de treize mesures qui vont de la fermeture des frontières au report des compétitions sportives, en passant par la fermeture des établissements scolaires et universitaires, la fermeture des débits de boisson et la suspension des visas d’entrée au Cameroun sur hautes instructions du Chef de l’Etat Paul Biya.
Report du Championnat d’Afrique des nations (Chan). Le Cameroun a annoncé, mardi 17 mars, le report à une « date ultérieure », à cause du nouveau coronavirus, du Championnat d’Afrique des nations (Chan) de football, qui oppose des équipes nationales composées seulement de joueurs évoluant dans les championnats africains, prévu initialement dans ce pays du 4 au 25 avril. « Le principe du report du Chan 2020 à une période plus propice a été retenu », a annoncé dans un communiqué le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi. Cette décision a été prise par le comité d’organisation « après avoir fait le point sur la situation exceptionnelle née de la pandémie du coronavirus », précisait alors le communiqué. « Les nouvelles dates de la compétition seront arrêtées en fonction de l’évolution de la situation et communiquées en temps opportun », a-t-il précisé, soulignant que la décision a été prise en accord avec la Confédération africaine de football (CAF). Il était question pour les autorités camerounaises d’imposer un résultat négatif au test du coronavirus pour obtenir le visa et pouvoir assister à la compétition. Le Comité d’organisation a jugé cette solution irréalisable au vu des décisions de confinement dans de nombreux pays et des difficultés de circulation sur le continent.
« Le monde est confronté à une crise sanitaire grave et sans précédent. » Le président camerounais Paul Biya avait appelé au respect « strict » des règles d’hygiène alors que les cas de Covid-19 continuent de croître. « Le monde est confronté à une crise sanitaire grave et sans précédent. Elle affectera notre vie quotidienne et notre économie. Je vous exhorte à respecter strictement les directives du gouvernement et de l’OMS », avait tweeté le président Biya. C’est la première fois que le chef de l’État s’exprime publiquement sur le Covid-19 depuis que le premier cas a été déclaré dans le pays le 6 mars. D’autres mesures avaient été prises puis reconduites depuis le 13 avril 2020 parmi lesquelles :
- la délivrance des visas d’entrée au Cameroun aux différents aéroports suspendue ;
- tous les établissements publics et privés de formation relevant des différents ordres d’enseignement, de la maternelle au supérieur, y compris les centres de formation professionnelle et les grandes écoles seront fermés ;
- les rassemblements de plus de cinquante (50) personnes sont interdits sur toute l’étendue du territoire national ;
- Les compétitions scolaires et universitaires sont reportées, à l’instar des jeux FENASSCO et des jeux universitaires ;
Toutefois, les populations sont invitées à observer strictement les mesures d’hygiène recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé, à savoir notamment se laver régulièrement les mains au savon, éviter des contacts rapprochés tels que se serrer les mains ou s’embrasser, se couvrir la bouche pour éternuer. La reprise de la rentrée le 1er Juin 2020 pour les classes d’examen et classes intermédiaires, répondent à une séquence précise de programmation.
Des mesures économiques et initiatives d’assouplissement
Le président de la République Paul Biya a décidé de L’assouplissement des mesures prises pour arrêter la propagation du Coronavirus dans le pays le 1er mai 2020. Il est décidé de l’ouverture au-delà de 18 heures, des débits de boissons, des restaurants et des lieux de loisirs, avec obligation pour les clients et usagers de respecter les mesures barrières, notamment le port du masque de protection et la distanciation sociale. Un autre secteur concerné par cet assouplissement, est celui des transports. Le chef de l’État camerounais lève la mesure réduisant le nombre règlementaire de passagers dans tous les transports en commun par bus et taxis. Le port du masque restant obligatoire et la surcharge interdite. Toujours dans le même secteur, il a été décidé de l’exonération de l’impôt libératoire et de la taxe de stationnement pour les taxis et motos taxis, ainsi que de la taxe à l’essieu au titre du 2ème trimestre. Cette mesure pourrait être étendue au reste de l’année 2020.
L’on note aussi l’exonération de la taxe de séjour dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration pour le reste de l’exercice 2020, à compter du mois de mars. Le gouvernement a par ailleurs pris d’autres mesures d’accompagnement fiscal pour les entreprises et pour les particuliers telles que l’exonération au titre du 2ème trimestre, de l’impôt libératoire et des taxes communales (droit de place sur les marchés, etc.) au profit des petits revendeurs de vivres et le soutien à la trésorerie des entreprises à travers l’allocation d’une enveloppe spéciale de 25 milliards de FCFA, pour l’apurement des stocks de crédits de TVA en attente de remboursement. L’assouplissement selon le gouvernement, s’explique par le fait que les différentes mesures prises pour stopper la propagation du virus « ont entrainé des distorsions économiques et sociales, dont les effets se font ressentir dans plusieurs secteurs d’activités. »