Arrivé à Ekok le 16 septembre, Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics (Mintp), a suivi une présentation imagée des différentes étapes de la réalisation de ce projet entamé en 2017. Il concrétise la promesse des chefs d’Etat du Cameroun et du Nigeria visant la facilitation des échanges transfrontaliers entre les deux pays. Conjointement financé par les deux pays à hauteur de 21,132 milliards de F avec le concours de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’Union européenne (UE), ce projet s’inscrit dans la mise en œuvre du programme de facilitation des transports sur le corridor Bamenda-Mamfé-Abakaliki-Enugu. Initié à la fin du conflit frontalier de Bakassi, la communauté internationale a choisi de renforcer la paix et la confiance retrouvées entre le Cameroun et le Nigéria par la mise sur pied d’un programme routier multinational.
En plus du pont réalisé sous la supervision conjointe du ministère des Travaux publics du Cameroun et du ministère des Travaux et de l’Habitat du Nigeria, le projet comporte deux autres composantes dont une nationale avec le bitumage achevé des tronçons Bamenda-Mamfé-Ekok (198 km) et une composante régionale avec la construction et l’équipement d’un poste de contrôle unique frontalier à Mfum, dont les travaux sont achevés. Le Mintp a ensuite visité l’ouvrage et ses voies d’accès avant d’échanger avec des forces vives locales hilares.
S’exprimant au nom des habitants de sa municipalité, le maire de la commune d’Eyumojock, Ntufam Ita Ayamba Jacques, a exprimé toute sa reconnaissance au président Paul Biya pour ce projet emblématique qui est venu avec ses réalisations complémentaires pour rehausser le niveau de vie au sein de sa municipalité. « Le pont sur la Cross River intervient pour normaliser et rapprocher davantage deux pays frères, le Nigeria et le Cameroun, au lendemain des accords de Greentree qui ont consacré la nécessité pour ces deux pays de cohabiter harmonieusement. Il va falloir que nous en tirions le meilleur avantage en produisant mieux car un grand marché s’ouvre à nous », a confié Emmanuel Nganou Djoumessi.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement (SND30), le Cameroun envisage d’échanger avec le Nigéria toute la gamme des produits, partant des produits primaires tels que le pétrole, des produits alimentaires et industriels, aux services ou fourniture d’énergie. L’infrastructure opérationnelle est surtout une des bretelles de la transnationale Lagos-Mombassa, qui rentre dans le cadre d’un projet né de la volonté du Cameroun et du Nigeria de densifier leurs échanges.