Luc Atangana Messi, maire de la ville de Yaoundé, a récemment lancé un appel d’offres international pour la sélection des opérateurs capables d’exploiter le transport public urbain de voyageurs par autobus. Au total, le réseau sera constitué de 141 autobus de plus de 50 places et desservir 13 lignes d’un linéaire de 169 km à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun.
Les structures intéressées peuvent proposer des variantes et soumissionner pour une ou plusieurs lignes en fonction de leurs capacités. Elles doivent produire des informations prouvant leurs qualifications et expériences dans le domaine du transport urbain de personnes. À ce titre, elles devront justifier des références de prestations récentes similaires. Le délai de dépôt des candidatures est fixé au 24 février 2023.
La Communauté urbaine de Yaoundé recherche de nouveaux opérateurs du transport urbain dans un contexte où la capitale peine à disposer d’une société de transport de masse viable. Stecy SA, qui a débuté ses activités le 13 février 2017, est quasiment à l’arrêt aujourd’hui. Son directeur général, Célestin Hermann Tsambou, a même été convoqué par l’inspecteur du travail le 23 juillet 2021 à cause d’une plainte de ses employés pour « licenciements abusifs ».
Avant cette situation, dans un communiqué signé le 26 mai 2021, le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, a accusé Stecy SA de favoriser l’activité d’un opérateur de transport interurbain clandestin, en lui prêtant ses installations. Stecy SA avait remplacé Le Bus, une entreprise détenue par des institutions publiques camerounaises et le groupe américain Parker International Industries. Née d’un partenariat conclu en 2005, l’entreprise a mis la clé sous le paillasson en 2016.
Selon certains experts du domaine des transports, la faillite de tous ces opérateurs s’explique par le fait que cette activité n’est pas rentable. Ceci du fait du problème des voies de communication dans la capitale du Cameroun. Tout entrepreneur qui s’y lance est confronté aux problèmes de bouchons et des voies mal entrevues. Conséquence, les bus passent plus de temps dans les embouteillages et les garages à cause du mauvais état des routes et la faible densité du réseau.