Au moins trois personnes sont mortes dans le naufrage de leur embarcation dimanche 18 octobre sur le lac de Guéré, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Il s’agit de trois femmes qui rentraient des champs. Selon la radio publique, la pirogue qui les transportait a heurté une colonie d’hippopotames.
Effrayé à la vue de ces mammifères, le conducteur a laissé chavirer la pirogue et les passagers se sont retrouvés dans l’eau. Les trois femmes sont mortes noyées. Outre les victimes, six autres personnes se trouvaient également à bord, tous des hommes. La prompte réaction des riverains a permis de les secourir. Le lac de Guéré est un lac naturel qui s’étend jusqu’au Tchad voisin où il prend le nom de Fianga.
Il est très riche en poissons et en hippopotames, mammifères les plus agressifs d’Afrique. Durant la saison des pluies comme c’est le cas actuellement, les attaques des hippopotames qui fuient les profondeurs des eaux deviennent récurrentes. En 2016, un cultivateur qui travaillait dans son champ situé non loin des berges dudit lac a été agressé mortellement par un de ces animaux.
En 2013, déjà toujours dans la même région proche du fleuve Logone, deux personnes avaient trouvé la mort suite à des apparitions d’hippopotames dans l’environnement humain.
L’Hippopotame, véritable danger
L’hippopotame peut tuer ! Bien qu’herbivore, cet énorme mammifère dont le poids peut aller jusqu’à 4 tonnes, tue beaucoup plus d’hommes… que les lions. On estime qu’il est à l’origine de plus de 500 morts chaque année. Ce qui en fait l’animal le plus dangereux en Afrique, après les moustiques.
Plusieurs espèces d’hippopotames ont disparu, mais deux d’entre elles existent toujours en Afrique : l’hippopotame amphibie et l’hippopotame nain. Contrairement aux autres gros mammifères terrestres comme l’éléphant ou le rhinocéros, l’hippopotame amphibie est un animal semi-aquatique. Cet animal, qu’on retrouve dans toute l’Afrique Subsaharienne, passe la majorité de son temps dans les lacs et les fleuves pour se protéger du soleil. Et quand il est caché sous l’eau, on peut facilement le confondre avec un rocher.
Prêt à tout pour se protéger
Doté d’un comportement territorial très développé, l’hippopotame amphibie – qui est un vieux cousin de la baleine – attaque généralement les bateaux, quand on le dérange. C’est notamment le cas de l’hippopotame mâle qui est prêt à tout pour protéger son territoire de toute éventuelle menace.
Même si l’hippopotame amphibie aime l’eau, il ne sait pas vraiment nager. Il utilise ses petites pattes pour se déplacer sous l’eau, où il peut atteindre une vitesse de 8 km/h et parcourir plus de 30 km « à la nage ». Capable de voir et d’entendre sous l’eau, l’hippopotame peut aussi retenir sa respiration pendant plus de 5 minutes d’affilée, rien que ça ! Et malgré son gros gabarit, il est très véloce et peut courir à 30 voire 40 Km/h. Autant dire qu’il est inutile d’essayer de le semer.