« J’ai l’honneur de vous rappeler que, conformément aux prescriptions réglementaires, toute sortie du territoire national des dirigeants des établissements et entreprises publiques est subordonnée à l’autorisation préalable de la hiérarchie : les demandes de sortie, devant être transmises au ministre de tutelle technique, en vue de leur présentation à l’approbation ». Telle est la substance de la lettre d’observations de Minette Libom Li Lekeng, ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), adressée à Judith Yah Sunday, directeur général de Cameroon Telecommunications (Camtel).
Le Minpostel, tutelle technique de Camtel a, en effet, observé que Judith Yah Sunday est sortie du territoire national sans son autorisation préalable. Outre le fait que ces déplacements récurrents s’effectuent en violation des textes en vigueur, les rapports ou comptes rendus y afférents ne parviennent pas toujours au Minpostel. Face à cette situation, il devient difficile pour le Minpostel d’établir la plus-value de ces déplacements pour l’entité publique Camtel. Plus grave, les dépenses inhérentes à ces déplacements ou missions ont une forte incidence sur le budget de cette entreprise alors même qu’elle est confrontée à des tensions de trésorerie et éprouve des difficultés réelles à assurer ses missions de service public. D’où le rappel à l’ordre de l’autorité de tutelle technique.
Pour ce faire, Minette Libom Li Lekeng a renvoyé le directeur général de Camtel à l’orthodoxie définie dans une circulaire du Premier ministre, chef du gouvernement, en date du 23 février 2018. Dans la genèse de cette boussole, il est justement rappelé que l’attention du président de la République avait été appelée de manière récurrente sur plusieurs dérives observées dans le cadre des missions et déplacements à l’étranger des présidents des conseils d’administration, administrateurs, directeurs généraux et directeurs généraux-adjoints des entreprises et établissements publics. « Outre le fait que certaines de ces missions s’effectuent sans autorisation préalable des autorités de tutelle compétentes, leur plus-value pour l’entreprise ou l’établissement public concerné(e) n’est pas toujours établie », tranchait le Premier ministre.