L’attentat n’a pas été revendiqué et, dans un communiqué publié 24 heures après l’explosion, le ministère de la Communication n’a évoqué aucune piste. Le Cameroun est le théâtre d’un conflit sanglant entre les forces de sécurité et des rebelles séparatistes dans les zones anglophones de l’ouest et de nombreuses attaques meurtrières du groupe djihadiste Boko Haram dans l’extrême-nord.
L’«engin explosif improvisé dissimulé dans un sac», et a été déclenché «à distance» grâce à un dispositif «composé d’une batterie de moto, d’une carte mémoire et de fils électriques», précise le ministère. L’attentat s’est produit dimanche en début de soirée dans un snack-bar du quartier populaire de Nsam, dans le centre de Yaoundé. «Neuf clients (…) ont été blessés», selon le communiqué, qui précise que tous sont «hors de danger». «Certains blessés sont rentrés le soir même chez eux», a affirmé à nos confrères de l’AFP sous couvert de l’anonymat un officier de police. «Deux femmes ont été hospitalisées chez nous, l’une est sortie alors que la deuxième est encore internée mais se porte de mieux en mieux», a confié à l’AFP une source hospitalière qui a également requis l’anonymat.
Il s’agissait de la quatrième explosion d’une bombe de ce type à Yaoundé en un peu moins de cinq mois. En juillet, quatre personnes avaient déjà été légèrement blessées et deux autres petits attentats similaires avaient été signalés en juin. La capitale reste pour l’instant épargnée par les deux conflits meurtriers qui secouent le pays. Une bombe artisanale a explosé vendredi aux alentours de midi à Yaoundé.
En Aout 2020, l’explosion d’une bombe artisanale aurait fait quelques blessés légers et des dégâts matériels. L’explosion a été déclenchée dans un bar situé non loin du marché Mokolo, l’un des marchés les plus populaires de la capitale du Cameroun. D’après les témoins, deux individus sont entrés dans le bar en question et y ont laissé un sac. La police et la gendarmerie ont bouclé le secteur. Il y a deux mois, Yaoundé avait déjà enregistré trois explosions de bombes artisanales. Les auteurs restent inconnus à ce jour.
Dans les régions à majorité anglophone du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des affrontements opposent des séparatistes et l’armée depuis trois ans a fait plus de 3.000 morts et forcé près de 700.000 personnes à fuir leur domicile. Dans l’Extrême-Nord, les populations subissent les attaques du groupe djihadiste Boko Haram, créé au Nigeria, mais qui multiplie aussi les attentats, les assauts et enlèvements de civils dans les pays frontaliers: Cameroun, Tchad et Niger.