C’est désormais officiel. Mfonrifoum Mouhamed Nabil Mbombo Njoya est désormais le nouveau sultan roi du peuple Bamoun. Le roi est désormais de retour auprès de ses sujets. C’est confirmé. Ce nom avait déjà circulé sur les réseaux sociaux dès l’annonce de la disparition de son père. Le 20ème roi de la dynastie Bamoun a été arrêté et présenté hier dimanche par les Kom selon les us et coutumes et amené à Njimon, lieu d’intronisation des rois. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature, section économie et finances, il était avant son intronisation, chef de Division des affaires administratives et juridiques des services du gouverneur de la région du Sud. Aujourd’hui âgé de 28 ans, il a été nommé à ce poste par le président de la République dans son décret du 25 février 2020
Bien avant, il a travaillé au ministère de l’Administration territoriale. Le sultan Mfonrifoum Mouhamed Nabil Mbombo Njoya, hérite ainsi du trône de son défunt père après son retour auprès de ses ancêtres le 27 septembre dernier à Paris en France dont les obsèques officielles ont eu lieu le samedi dernier. Cette autre étape des obsèques du sultan Ibrahim Mbombo Njoya s’est faite dans un lieu secret dédié à la désignation du nouveau roi par les Kom, hauts dignitaires qui se sont retrouvés avec des instruments de désignation et tout ce qu’il faut pour que le testament soit exécuté. « Bamoun. Bamoun. Bamoun. L’obscurité ensevelit le royaume Bamoun. Le roi des Bamoun retourne à ses aïeux. Que tous les Bamoun enlèvent leur chapeau dans toute cette cour royale, et ne le remettent plus qu’à ce que le roi revienne », pouvait-on entendre de l’annonce officielle de la disparition du sultan par le 1er notable de la cour royale entouré par les Kom Avec la désignation du nouveau guide, les Bamoun peuvent désormais arborer fièrement leur chapeau. Les veuves et orphelins laissés ont désormais un nouveau époux et père. Selon les us et coutumes de cette localité, le nouveau roi, fils du trône aujourd’hui âgé de 28 ans, devrait quitter son emploi pour se consacrer à ses nouvelles fonctions traditionnelles. Il est appelé à prendre de nouvelles épouses. Mfonrifoum Mouhamed Nabil Mbombo Njoya, est désormais l’autorité traditionnelle sur qui le peuple peut désormais fonder son espoir. Il devrait parachever les immenses projets et programmes mis en place par son prédécesseur afin de pérenniser ce riche héritage, légué par ses prédécesseurs. En rappel, la dynastie Bamoun fut fondée au 15ème siècle avant le « tout puissant » sultan Ibrahim Mbombo Seidou, grand-père du défunt Ibrahim Mbombo Njoya. Le roi est mort, vive le roi : que ses œuvres continuent.
Sera-t-il influent comme son défunt père ?
Pour endosser ses nouveaux habits de chef traditionnel, Nabil Mbombo Njoya doit quitter ses fonctions au sein de l’administration territoriale. Il était jusque-là responsable des affaires juridiques au gouvernorat de la région du Sud.
Très proche de son père, il a été élevé dans la tradition bamoun, scolarisé à l’école américaine de Yaoundé avant de faire des études aux États-Unis et à l’École nationale d’administration et de la magistrature du Cameroun. Le défunt Sultan Ibrahim Mbombo Noya était membre du bureau politique du RDPC dès sa création, c’était aussi un ami personnel du président Paul Biya. Réputé pour son franc-parler, il avait pris position sur des sujets aussi sensibles que le conflit dans l’ouest anglophone et l’après-Biya, plaidant pour plus de décentralisation et pour une meilleure préparation de l’alternance. Son fils, Nabil Mbombo Njoya, en revanche, n’a jamais milité dans un parti. Il a l’âge d’être le fils voire le petit-fils du président camerounais. Selon le biographe du défunt sultan, l’avantage d’une implication politicienne moindre du nouveau monarque est qu’il pourra se concentrer sur les affaires bamouns et la défense de la culture et de la tradition.