L’annonce de la découverte du corps sans vie et en état de décomposition avancée de Martinez Zogo, chef de chaîne de la radio urbaine de Yaoundé dénommée Amplitude FM, a sorti les Camerounais de leur sommeil dans la matinée du 22 janvier. Sur le site d’un terrain vague aux environs de la cité universitaire de Soa, dans le département de la Mefou et Afamba, région du Centre, les vêtements trouvés non loin de la dépouille ont été clairement reconnus par l’épouse de l’animateur de l’émission « Embouteillages », comme étant les siens.
« Le corps, qui a visiblement subi d’importants sévices corporels, a été transporté à l’Hôpital central de Yaoundé, où une autopsie a été immédiatement pratiquée », a précisé le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement. L’intervention des médecins légistes révèle que le journaliste connu pour sa liberté de ton a été tué 72 heures avant la découverte de sa dépouille. Le pied droit de Martinez Zogo a été fracturé. Ses doigts ont été sectionnés. Sa langue a été étirée. Ses bourreaux l’ont forcé à consommer de la matière fécale. Le journaliste connu pour sa liberté de ton a été sodomisé au moment où il subissait d’autres sévices. Son corps a été déposé la veille au lieu de sa découverte. À l’Hôpital central, sur ordre du procureur de la République, le corps du journaliste reste sous scellé en attendant l’aboutissement de l’enquête ouverte.
« Des recherches actives se poursuivent dans le cadre de l’enquête ouverte, pour retrouver et traduire devant la justice, les auteurs de ce crime odieux, inqualifiable et inadmissible, et qui ne peut se justifier sous aucun prétexte », a assuré le porte-parole du gouvernement. Dans la nuit du 17 janvier, pris en chasse par des véhicules non identifiés, Martinez Zogo a pourtant essayé de se réfugier dans une enceinte sécuritaire. Ses appels aux secours sont restés vains jusqu’à ce que ses ravisseurs l’emportent. Mais pourquoi donc l’animateur de l’émission aux audiences record « Embouteillages » avait-il décidé d’affronter plusieurs mafias ainsi que certaines institutions les mains nues et en même temps ?
À la vérité, les dénonciations de fraude, de corruption, ou encore d’enrichissement illicite pendant la tranche horaire réservée à l’émission « Embouteillages » ont visiblement atteint leurs cibles. Des cibles qui ont répondu de la pire des manières. « Le gouvernement de la République condamne avec la plus grande fermeté, cette attaque dirigée contre un homme de médias », a martelé René Emmanuel Sadi.
À 51 ans Martinez Zogo est rentré dans les embouteillages de l’éternité laissant familles, amis et confrères en larmes. En attendant l’aboutissement de l’enquête ouverte, les hommages affluent du monde entier pour saluer la mémoire d’un journaliste engagé.