24 heures après le drame, les secours continuaient de fouiller les décombres à Douala, la capitale économique du Cameroun, après l’effondrement d’un immeuble d’habitation dans la nuit de samedi à dimanche. Au moins 37 personnes sont mortes et 21 sont blessées, dont cinq en «urgence absolue», selon Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le gouverneur de la région du Littoral. Un précédent bilan faisait état de 33 morts. Dans la nuit du 22 au 23 juillet 2023, vers 1 h 30, un immeuble de quatre étages s’est effondré sur un autre bâtiment résidentiel d’un étage, provoquant l’une des pires catastrophes de ce type au Cameroun.
Venue témoigner son soutien aux victimes et aux secours le 24 juillet, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) a reconnu devant la presse faire face à «une situation catastrophique», précisant que «l’immeuble en question n’avait pas de permis de construire». L’hôpital Laquintinie de Douala avait annoncé avoir pris en charge «treize cas provenant de ce drame», et enregistré deux décès, dont celui d’une fillette de 3 ans et d’une jeune femme de 19 ans. Les onze autres personnes admises étaient trois enfants, deux adolescentes, une jeune femme de 28 ans, et cinq hommes, avait précisé l’établissement.
Habitant du quartier depuis quinze ans, à une dizaine de minutes à pied de l’immeuble qui s’est effondré, Prosper Tchinda faisait partie des premières personnes sur place après l’accident. «Il y avait un survivant qui est sorti avec quelques égratignures, on a aussi retrouvé un bébé sain et sauf», a-t-il dit témoigné. «Le bilan pourrait encore grimper», redoute toutefois l’informaticien, qui assure qu’un «événement festif avec de la musique avait lieu au moment des faits», et que le bâtiment était en mauvais état.
Cet immeuble «avait l’air défaillant, il y avait des fissures dans le mur et on avait l’impression qu’il pouvait s’effondrer à tout moment. Ce n’est vraiment pas le type d’immeuble qui donnait envie de s’y installer», a confié une riveraine qui s’est rendue sur place immédiatement après avoir entendu un «grand bruit». Elle a également affirmé qu’une «fête» se tenait dans l’immeuble la nuit des faits.
En 2016, l’effondrement d’un bâtiment d’habitation avait causé la mort de cinq personnes à Douala, et les autorités avaient soulevé la question du respect des normes de construction. En juin de la même année, elles avaient identifié 500 immeubles «menaçant ruine» dans la ville. Sans doute qu’avec ce nouveau drame, les autorités prendront le taureau par les cornes pour la sécurité des habitants de cité économique.