Depuis la sortie du Délégué Régional des Enseignements Secondaires de l’Ouest par correspondance le 09 juillet 2024, qui était adressée aux responsables des établissements publiques et sous instructions du Ministre des Enseignements Secondaires Pauline Nalova Lyonga Egbe, on pouvait lire que le paiement des frais exigibles, d’examens et d’APEE était suspendu provisoirement.
Lesdits frais qui sont source de discorde à chaque rentrée scolaire, sont souvent fixés selon les nécessités de chaque établissement et varient entre 12 500 et 30 000 FCFA par élève dans les lycées et collèges du Cameroun. Cette situation irrite plusieurs parents d’élèves en raison de la conjoncture ambiante dans le pays et de la gestion obscure de ces fonds.
Pour beaucoup, la gestion des frais d’APEE fait office de pain béni pour les Chefs d’établissements et les membres des bureaux d’APEE. Tantôt, des langues clament que les établissements des zones urbaines n’ont pas les mêmes réalités que ceux des zones rurales. Par conséquent, ils exigent alors une baisse drastique desdits frais. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une députée de la Nation avait exhorté la Ministre des Enseignements Secondaires en Juillet 2022, d’harmoniser le montant des frais d’APEE sur le triangle national.
Répondant à cette préoccupation, l’ex-Vice Chancellor de l’Université de Buea avait déclaré que chaque établissement a ses réalités et ses besoins spécifiques. Une telle harmonisation ne pourra pas faire l’unanimité. Il faut rappeler que l’instauration des frais d’APEE dans les établissements scolaires publics reste depuis l’aube des temps au Cameroun.
A une douzaine de jours de la rentrée scolaire, le ministre de l’Éducation de base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, a pourtant rappelé à l’ordre des responsables d’établissements primaires publics, pointant du doigt certains manquements. Parmi ces manquements, mentionnés dans une lettre datée du 20 août, le ministre a relevé l’imposition obligatoire des frais liés à l’Association des parents d’élèves et enseignants (APEE). Cependant, il se contente de relever ce manque sans pour autant trancher sur la question épineuse de l’APEE.
En effet, depuis la décision présidentielle de 2001 de rendre l’école maternelle et primaire publique gratuite, les frais d’APEE ont considérablement augmenté dans les établissements, atteignant parfois plus de 25 000 FCFA. Cette situation, longtemps décriée par les parents d’élèves, persiste en raison des arguments avancés par les chefs d’établissement, qui invoquent le manque de moyens pour payer les salaires des enseignants et couvrir les charges courantes.
En 2021, face aux députés, le ministre Etoundi Ngoa avait réitéré : « Il y a aujourd’hui des problèmes à résoudre. Il n’y a pas de plafonds, c’est pourquoi, afin d’éviter les abus, ma collègue des Enseignements secondaires avait appelé, lors de sa visite à Douala, à ne pas dépasser 25 000 FCFA. Je réponds aujourd’hui que les APEE doivent continuer à exister. Les partenaires à l’éducation sont le gouvernement, les parents et les partenaires au développement, selon les normes de l’UNESCO. »
En ce qui concerne les autres manquements, le ministre de l’Éducation de base a également noté la « commercialisation des fournitures scolaires au sein des établissements à des prix exorbitants, la vente de places pour le recrutement de nouveaux élèves à chaque rentrée scolaire, y comprend aux parents bénéficiant de transferts, la non prise en compte des cas sociaux, et même des enfants issus des familles de déplacés internes. »