C’est en effet en juin 2009 que le DG de la SCDP a été arrêté après avoir été démis de ses fonctions. Il dirigeait la SCDP depuis 1994. Cette arrestation a eu lieu après une enquête du Contrôle supérieur de l’État où des fautes de gestion avaient fait perdre à l’entreprise publique qu’il dirigeait plus de 900 millions FCFA, entre autres.
Après une incarcération préventive à la prison de New Bell à Douala, il a été condamné en octobre 2012 à 30 ans de prison par le Tribunal de grande instance du Wouri pour le détournement de 2 milliards FCFA. Mais en juin 2022, cette peine a été réduite à 15 ans par le Tribunal criminel spécial qui a réexaminé le dossier. Depuis lors, sa famille et lui attendaient sa libération pure et simple.
Rappelons que 14 chefs d’accusation pesaient contre l’ex-directeur général de la SCDP et ses coaccusés. Lesdits chefs d’accusation portent sur la rétention frauduleuse de différentes sommes d’argent au préjudice de la société camerounaise des dépôts pétroliers entre 1996 et 2009. Soit 46 900 000 FCFA, 182.840.000, 212.000.000FCFA, 882.800.000FCFA, 99.000.000FCFA, 30.595.000FCFA représentant des décaissements directs dans la caisse principale et secondaire de l’entreprise, les retraits bancaires, la location fictive des véhicules, les dépenses de souveraineté, les indemnités de logement, les primes fictives sans pièces justificatives ni compte emplois, ainsi que les fonds destinés aux travaux d’aménagement du site pétrolier de Nsam à Yaoundé.
Une expertise avait été commise par le TGI du Wouri par 03 experts financiers. Il s’agissait des nommés Dissak, Momo et Koum qui avaient déjà réussi l’exploit d’attribuer à Ngamo Hamani, ex AP de Camair, seul sans coaccusé un détournement mirobolant de 127 milliards de Francs CFA en 3 ans de gestion, montant qui va être ramené à moins de 2 milliards par une contre-expertise avec d’autres experts comptables, laquelle contre-expertise avait été ordonnée par la juridiction de jugement du TGI du Wouri.
Dans sa quête de liberté en 2020, l’ex-directeur général de la SCDP qui était déjà en prison depuis 11 ans, avait dressé en ce temps six propositions comme des mesures additives au décret du 15 avril pour un désengorgement effectif de la prison. Adressé au chef de l’État, il a sollicité de procéder à la libération provisoire ou définitive de tous les détenus âgés d’au moins 60 ans. En deuxième lieu, il préconise la libération provisoire ou définitive de tous les malades présentant des pathologies à risques et autres comorbidités: diabète, hypertension, immunodéficiences, maladies respiratoires et cardiaques, obésité grave, femmes enceintes etc. En troisième lieu, il suggère de libérer tous les handicapés physiques et mentaux, et de tous les mineurs.
Alors qu’il est libre seulement depuis 24 heures, le Dr Nguini Effa n’a pas manqué de se confier à l’une de ses anciennes connaissances de kondengui, le Dr David Eboutou qui s’exprimait sur Radio Balafon ce 30 août. Selon lui, Jean Baptiste Nguini pense avoir encore du potentiel et de la compétence mais surtout un peu d’énergie pour servir vaillamment son pays selon que sa santé lui permettra. Ce qui pourrait vouloir dire qu’il souhaite probablement revenir aux affaires. Cette idée ne serait pas tout à fait folle, si on considère les années d’expérience et le bagage intellectuel dont il fait montre.