Du 4 janvier 2019 au 21 janvier 2023, Gabriel Dodo Ndoke aura assuré avec maestria la responsabilité de patron du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt). À ce titre, il était responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique minière et industrielle du gouvernement et des stratégies de développement technologique dans les différents secteurs de l’économie nationale. Avec brio, il a toujours assuré la liaison entre le gouvernement et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), ainsi qu’avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), en relation avec le ministère des Relations extérieures. Le 8 décembre 2022 à Douala, à l’occasion de la 62e session ordinaire du conseil d’administration de l’OAPI, il est désigné président de cette instance de gestion. Une victoire diplomatique qu’il dédia au président Paul Biya.
Avec une extrême finesse, Gabriel Dodo Ndoke a exercé la tutelle sur les sociétés publiques ou para publiques intervenant dans son secteur de compétence, des organismes d’intervention et d’assistance aux industries et des sociétés d’encadrement du secteur minier, notamment : la Société nationale des investissements (SNI) ; l’Agence des normes et de la qualité (ANOR) ; l’Agence de promotion des investissement (API) ; l’Office national des zones franches industrielles (ONZFI) ; la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (CCIMA) ; et la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (MAGZI). Le dernier jour de travail du patron du Minmidt ressemblait pratiquement à tous les autres avec un agenda particulièrement chargé.
Dans la matinée du 20 janvier accompagné du secrétaire d’État, le Minmidt a reçu en audience l’ambassadeur d’Italie. Il était question lors de cette audience de la réhabilitation de la SCAN. Ensuite, sur convocation du secrétaire général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Gabriel Dodo Ndoke s’est rendu au palais des Congrès pour la réunion de lancement du processus de sélection des candidats à l’investiture du Rdpc pour les élections sénatoriales du 12 mars prochain. Au crépuscule, rien, mais alors rien n’indiquait que l’homme vivait ses dernières heures.
Le 21 janvier, le Cameroun se réveille en état de choc. La nouvelle enflamme rapidement la Toile : « Le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Gabriel Dodo Ndoke est mort ». D’après des informations concordantes des proches du membre du gouvernement, ce dernier aurait eu un malaise dans la nuit du 20 janvier aux environs de 23h. Il fut alors conduit à l’Hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale sis au quartier Essos. Pendant la prise en charge, son état s’aggrava provoquant une crise cardiaque. Une crise qui sera malheureusement fatale. Quelques minutes plus tard, le patient rendit l’âme.
Ce décès, inédit sous le magistère du président Paul Biya, porte à quatre, le nombre de membres du gouvernement disparus en l’espace de trois ans. En effet, Gabriel Dodo Ndoke s’en va après Halim Hayatou, secrétaire d’État au ministère de la Santé publique (Minsanté) chargé des pandémies et des endémies ; Adoum Gargoum, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures (Minrex) en charge des relations avec le monde islamique ; et Clémentine Ananga Messina, ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader).
Né le 13 novembre 1971 à Mokolo dans la commune de Mbang, département de la Kadey, région de l’Est, Gabriel Dodo Ndoke était marié et père de sept enfants. Haut commis de l’État, il a intégré l’administration dans le corps des Inspecteurs des Impôts, le 8 juillet 2002 après son passage à l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam). Jusqu’à sa nomination en tant que ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique en 2019, il était secrétaire général du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières.