Dans la nuit du 8 au 9 juin, l’immeuble siège qui abrite le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) au quartier Bonanjo a été cambriolé par des personnes non identifiées. C’est la quintessence d’un communiqué de Célestin Tawamba, le président du GICAM. A l’intention des membres et la communauté des affaires en général, il a annonçait que « les cambrioleurs ont causé d’énormes dégâts matériels, vandalisé les bureaux, et retourné les effets dans tous les sens ». Il a, toutefois, rassuré ses adhérents et l’ensemble de la communauté des affaires en général qu’une enquête a été ouverte afin « d’appréhender les auteurs de ce cambriolage pour qu’ils répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes afin que justice soit rendue ». « Toutes les dispositions sont prises pour assurer la poursuite normale des activités du Groupement », a-t-il conclu. Autre lieu, autre scène.
Un communiqué signé du ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, et daté du 8 juin 2021, « porte à la connaissance du public que les services de la direction générale des Impôts sis à l’Avenue Foch ont été l’objet d’un cambriolage dans la nuit du 7 au 8 juin 2021 ». D’après des sources crédibles, au moins 50 bureaux, y compris celui du directeur général de la structure ont été « visités ». « Les premières constatations font état de plusieurs bureaux saccagés dans la quasi-totalité des onze étages de la tour principale de l’immeuble abritant cette direction », indique le communiqué du Minfi. « Les enquêtes d’usage ont été ouvertes par les services de la gendarmerie et de la police sous la supervision de Monsieur le procureur de la République et permettront de clarifier les circonstances de ce cambriolage et d’en identifier les auteurs », poursuit Louis Paul Motaze qui tient en outre « à rassurer l’ensemble des contribuables que l’administration fiscale continuera à délivrer les services auxquels ils ont droit sans perturbation majeure ». Cet autre cambriolage dans une structure stratégique et sensible comme la direction générale des Impôts (DGI), intervient après celui des services du Contrôle supérieur de l’Etat (CONSUPE) dans la nuit du 2 au 3 juin derniers.
Selon des sources internes dudit département ministériel, « des documents ont été emportés et des voitures vandalisées ». Des documents, apprend-on, issus des missions de contrôle effectuées dans certains départements ministériels, dans le cadre d’une enquête ouverte sur la gestion des fonds alloués dans le cadre de la riposte contre le COVID-19. Si le GICAM et la DGI ont pour dénominateur commun des dossiers économiques, il se dégage comme une forte odeur de destruction des traces des transactions liées aux passassions de marchés dans le cadre du plan de riposte national contre la pandémie de COVID-19. De ce fait, ces cambriolages sont loin d’être anodins.