Les violences policières sont devenues chroniques et banales en France. Pays réputé des droits de l’Homme. Plus d’un mois après l’affaire du producteur noir, Michel ZECLER, tabassé par des policiers du 17e arrondissement, à son domicile parisien, survient la nouvelle affaire d’une journaliste métisse, Estelle GUEÏ, traquée et jetée en garde à vue de façon arbitraire et collégiale par des policiers voulant se faire justice eux-mêmes. En cellule, pendant 24 heures non-stop ; dans un commissariat de police du 9ème arrondissement de Paris, la journaliste sera témoin de nombreuses violations flagrantes des droits de l’homme pendant sa garde à vue. Si le premier cas a suscité une vague d’indignation jusqu’ au plus haut niveau, provoquant la mise en examen de 4 policiers, soupçonnés de « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique », ce n’est pas le cas dans l’affaire de la journaliste et éditrice de magazines, Estelle GUEÏ, qui a vu ses droits et sa dignité bafoués en toute impunité.
En effet, la jeune femme à la fois victime et témoin, a subi les affres du harcèlement moral, les insultes racistes, maltraitances de toutes sortes, abus et a été même exposée à la pandémie du COVID-19 puisque les policiers eux-mêmes ne portaient pas leurs masques sur le visage, alors qu’ils l’avaient verbalisées en bas de chez elle, pour port de non masque !
Ironiquement, tout est parti de son interpellation pour défaut de port du masque, à Paris, place de Clichy, le 5 novembre 2020 par des policiers en patrouille. Ils vont alors lui coller une double amende de 270 euros pour port de non masque (qui était resté dans sa poche) et pour soi-disant manque de courtoisie. Frustrée par cette sanction exagérée, la jeune femme très influente sur les réseaux sociaux a partagé à sa communauté de KissCiteurs qui l’a suit sur Instagram son état d’humeur ! Encore sous le choc de sa double amende écopée en 5 minutes en bas de chez elle, la jeune femme va prononcer cette malheureuse phrase exprimée sous le coup de la colère : « c’est vraiment des connards ces putains de flics à la con !». C’est alors le début de sa descente aux enfers ! A cause de cette phrase dite en plein confinement parisien particulièrement drastique, Estelle GUEÏ deviendra « Wanted» par les policiers. Une garde à vue sera organisée le 05 janvier 2021 dans un commissariat de police du 9ème. Avant de se rendre d’elle-même en taxi à la convocation de police, Estelle subira les nombreux appels masqués des policiers menaçant de la géolocaliser via son téléphone portable et ordinateur. Menaces, qu’elle prendra très au sérieux, car jusqu’à ce jour effectivement les policiers la suivent encore sur les réseaux sociaux comme elle a pu le constater grâce aux identités des policiers qui guettent chacun des stories qu’elle poste sur le compte Instagram de son magazine KissCity Paris. De cette garde à vue arbitraire, la journaliste va constater un certain nombre de choses effarantes. La partie du commissariat où elle est détenue manque cruellement de moyens. Les WC à la turque sont malodorants et extrêmement sales. Le mobilier de la cellule très sommaire comporte un lit en béton où 3 tapis de gymnastique sont entreposés en guise de matelas. Odeur d’urine très forte. Absence volontaire de gobelets en plastique ou en papier pour les prisonniers, qui doivent boire directement au robinet, alors que la pandémie sanitaire du COVID-19 sévit en France. Couverture contaminée par la gale. Manque de place dans les cellules où les prisonniers sont entassés. Policiers au bord du burn-out. Policiers de garde désœuvrés qui jouent à pierre-feuille-ciseau pour passer le temps…. La journaliste s’étonnera de voir les policiers évoluer sans masques sur le visage, ce qui lui permettra de mémoriser leurs figures en vue d’une enquête judiciaire : « Pendant 24h je les voyais défiler devant moi sans masques sur le visage alors que j’étais ici pour avoir oublié de porter mon masque en bas de chez moi !» s’étonnera-t- elle. Nous sommes plus proche d’une vengeance de groupe, que d’un acte de procédure légale. Cette garde à vue va s’avérer traumatisante pour la jeune métisse. Au milieu de cette foulée de violences à son égard, elle constate la macabre scène de dénigrement d’un jeune caucasien handicapé et percevant l’AAH, en état de détresse. Appréhendé pour possession d’une boulette de cannabis dans la poche de son manteau, il est menotté dans le dos, à sa chaise pendant 4h. La possibilité de boire lui sera refusé au prétexte que les policiers sont occupés à jouer à pierre-feuille-ciseau ! Assoiffé et mortifié par la douleur, le jeune homme sera aspergé de quolibets par les 2 policiers de garde de nuit. A bout, il confiera : « Mais je vous explique depuis tout à l’heure que j’ai des problèmes pour m’endormir et que j’ai besoin de consommer du cannabis pour trouver du sommeil. Je ne suis pas un dealer vous l’avez bien vu. Relâchez- moi ! Ça va durer combien de temps ? Ça fait déjà 4 h que je suis attaché à cette chaise. J’ai mal ! » Les policiers insensibles et exaspérés lui rétorqueront : « Tais-toi le Cotorep, on est occupé !» Cette ahurissante scène est la parfaite illustration d’un manque d’humanité de la part de ceux qui sont censés protéger les citoyens !
Vu la violence du choc, la journaliste et éditrice du magazine parisien, KissCity Paris, Estelle GUEÏ, est ressortie de ce commissariat dans un état traumatique, avec la peur de rencontrer des policiers violents et souffrant de « paranoïa » et de « douleurs physiques et morales » selon ses aveux.
Au regard de ce témoignage épique de cette jeune journaliste métisse, née en France, dans une bonne famille ayant servi la France, comment est-ce possible de subir de tels agissements dans un État de droit ? Les policiers sont-ils au dessus de la loi ? Ces faits sont intolérables dans une république digne de ce nom et qui se veut garante des droits de l’homme. Rien ne justifie un tel acharnement sur d’honnêtes citoyens et une telle privation de liberté. Force est de constater que de tels dérapages semblent être adoptés et institutionnalisés en France, voir même banalisés pour l’ensemble. Aujourd’hui en France, on assiste à une multiplication des manifestations de protestations contre les violences et le racisme de la police. Quelle solution préconise le gouvernement français ? l’instauration de la loi sur la « sécurité globale », qui ne semble pas faire l’unanimité entre les partis et citoyens. Il est impératif que ces problèmes de racisme et d’abus de pouvoir soient dénoncés et combattus. Notamment que l’État Français trouve les solutions idoines pour arrêter la flambée de violences entre les populations et leur police. En attendant le cas de la jolie Estelle Esther ou Estelle GUEÏ, et d’autres victimes, méritent un examen profond de la justice française pour entreprendre des réformes efficaces pour résoudre les phénomènes récurrents liés aux bavures policières !