Au péril de leur vie, audace, efficacité et témérité sont leur boussole. Et lorsque survient l’irréparable, c’est le chef suprême des Armées qui monte au créneau. « Le sang de ces braves soldats, tombés sur le champ de l’honneur, sur la route du devoir, ce sang nous parle. Il nous interpelle et nous invite tous, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud : à réveiller notre conscience civique et patriotique ; à nous souder davantage autour de ces trois couleurs que nous avons choisies, en toute solidarité et souveraineté ; à fusionner dans cette étoile unitaire, frappée au centre de notre drapeau national, symbole ardent de foi et d’unité. Soyons un ; restons unis ! », témoignait le président Paul Biya, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes du crash d’hélicoptère du 22 janvier 2017. Un drame qui a fait quatre morts dont le général de brigade Jacob Kodji.
Parfois confondu au gendarme à cause de la couleur de son béret, quelques fois aligné dans les rangs de l’armée de l’Air à travers l’utilisation des aéronefs pour les exercices et manœuvres aéroportées et héliportés, le parachutiste, soldat d’allure fière, soldat de l’imprévu ne semble pas toujours être très bien connu par le commun des citoyens. Le parachutiste, coiffé d’un béret de couleur rouge amarante, appartient au Bataillon des Troupes aéroportées (BTAP), une formation de l’armée de Terre de type ternaire aux compétences et aptitudes particulières et uniques qui le hissent aux cimes non seulement de cette armée, mais aussi des Forces de défense. Formation et entraînement sont le diptyque de la compétence et des performances engrangées par les personnels du BTAP dans leurs missions en temps de paix comme en temps de crise.
Outre leurs missions de reconnaissance, de renseignement et même d’exfiltrations, le BTAP comprend des tireurs d’élite spécialisés et spécifiquement des tireurs d’élite longue distance. Armée de dernier recours, le BTAP rempli trois types de missions spéciales sur n’importe quel théâtre d’opération dans le monde : mission d’assistance ; mission de reconnaissance avec ses patrouilles de reconnaissance spéciale qui leur permet d’intervenir en zone hostiles, derrière les lignes ennemies ; et mission de recherche aéroportée et action spécialisée. Avec l’interarmisation de l’armée camerounaise prônée le président Paul Biya, le BTAP s’est rajeuni, professionnalisé et plus équipé. Ses éléments se sont particulièrement illustrés pendant le putsch manqué de 1982, et jouent une part active dans, le combat contre le phénomène des coupeurs de route, et la guerre contre Boko Haram dans le septentrion. Les Anti Balaka et Seleka dans leurs incursions à l’Est, gardent un douloureux souvenir des interventions des éléments du BTAP.
La formation au BTAP ne déroge pas au concept Armée-Nation. Elle touche un pan important des actions civilo-militaires par l’entrefait des préparations militaires supérieures où d’autres corps institutionnels dont, l’ENAM et la Douane camerounaise, ont vu passer leurs cadres par myriades. Les élèves des enseignements secondaires techniques de la ville de Koutaba bénéficient pour le volet de leur stage académique pratique non seulement, des installations et des infrastructures du BTAP, mais aussi d’un suivi par des cadres militaires dont les curricula sont avérés dans les matières techniques, notamment en maçonnerie, électricité, menuiserie et couture.