« J’ai pris connaissance avec tristesse, du bilan humain élevé du grave accident de la circulation survenu au niveau de la falaise de Dschang, près de la ville de Santchou », a écrit le président Paul Biya, le 27 janvier, dans un télégramme officiel adressé au gouverneur de la région de l’Ouest. Adressant ses condoléances, ainsi que ses souhaits de prompt rétablissement aux blessés auxquels il a joint la compassion émue de la première dame, le président de la République a instruit la prise en charge adéquate des familles des victimes et des blessés, et a assuré les populations d’une gestion appropriée de ce drame.
Le drame du 27 janvier est survenu aux premières de la journée, vers 3 heures, sur l’axe Dschang-Douala, au lieudit « falaise de Dschang » dans le département de la Menoua, suite à une collision entre un bus de la compagnie de transport interurbain de personnes « Menoua Voyages », 70 places, immatriculé LT 954 IX et un camion Dina immatriculé LT 485 CN, transportant un liquide inflammable. Le bilan fait état de 53 morts calcinés et 29 blessés graves, pris en charge dans les formations sanitaires de Dschang et Bafoussam. Ce malheureux accident qui s’est produit dans la nuit, remet en exergue au moins trois problématiques : la contrebande, la surcharge, et l’état des véhicules sur nos routes.
La contrebande, parce que le véhicule n’était pas approprié pour transporter du liquide inflammable, activité réservée aux camions citernes. Signe de la floraison du business, le camion Dina avait à son bord un gendarme et un élément de la douane, véritables « essuie-glaces », lesquels ont pris la fuite dès la survenance du drame. La surcharge est aussi pointée du doigt. Sur cette route, les transporteurs prennent la malheureuse habitude d’introduire des tabourets dans le couloir du bus, augmentant de fait la capacité et le nombre de passagers à bord pour des revenus parfois inconnus de leur hiérarchie. Le bordereau de départ annonce pourtant 34 personnes pour embarquer dans le bus placé sous la responsabilité de Maurice Kanah. Preuve que cette fois encore, la tactique du tabouret a fonctionné. Enfin, malgré les nombreux points de visites techniques disponibles et les nombreux points de contrôle sur nos axes routiers, plusieurs véhiculent réussissent toujours à passer à travers les mailles du filet. Selon les premiers constats, le camion Dina accusait un défaut de freinage.
De son côté, Jean Ernest Ngalle Bibehe, le ministre des Transports (Mint), « remet en exergue la problématique des voyages de nuits qu’affectionnent certaines compagnies de transport interurbain de personnes, et la nécessité de leur encadrement ». Seule l’enquête ouverte permettra d’établir les responsabilités des uns et des autres, et prendre des mesures appropriées. Une fois de plus, le Mint a réitéré à l’ensemble des usagers, la nécessité de respecter les règles du code de la route. Le début d’année 2021 est particulièrement sanglant sur nos axes routiers. Il est temps de se bouger pour inverser cette tendance meurtrière imputable à l’homme.