Après 20 ans à la tête de la société de produits pétroliers détenue à 54 % par la Société nationale des hydrocarbures, les spéculations vont bon train sur la prochaine destination de cet ingénieur électromécanicien sorti de Polytechnique de Yaoundé aujourd’hui âgé de 61 ans.
Animé par l’esprit de performance à la tête du management de la filiale trading de la société nationale des hydrocarbures (SNH), Jean Perrial Nyodog a pendant deux décennies fait honneur au Cameroun. En 2017 Tradex SA occupe le 7e rang des plus grandes entreprises d’Afrique centrale par le chiffre d’affaires et le 260e rang sur l’ensemble du continent africain. Dans sa soif d’excellence, il a conquis la Centrafrique, le Tchad et la Guinée-Equatoriale. En réalisant un résultat net de 10,3 milliards de F CFA en 2018, Jean Perrial Nyodog a prouvé qu’il existe des camerounais compétents capables de diriger avec beaucoup d’efficacité de grandes entreprises.
Le 12 décembre 2019, lors d’un conseil d’administration extraordinaire, Jean Perrial Nyodog a été débarqué de la direction générale de Tradex SA. Plusieurs thèses s’affrontent pour justifier le départ de ce manager de la l’entreprise qu’il a vaillamment porté à bout de bras depuis 1999.
Le nouveau directeur général de Tradex Cameroun devra relever la barre très haut, tant son prédécesseur avait réussi à faire de cette entreprise à capitaux publics une des rares qui soient performantes. Outre le renforcement de la gestion en interne de Tradex, Simon Paley aura d’autres défis comme celui de concilier différents intérêts. Entreprise étatique, Tradex est parfois considérée comme une vache à lait pour certains de ses partenaires, publics et privés, qui ont tendance à ne pas payer les factures. Le nouveau directeur général devra également continuer sur la lancée du déploiement engagé par Tradex depuis plusieurs années.
Les causes d’un départ
Jean Perrial Nyodog aurait été victime d’une intrigue à laquelle il n’aurait pas survécu. Problème : le 19 novembre 2019, il avait assigné en justice une autre entreprise publique, Eneo, pour le non-paiement d’une dette de 48 milliards de F CFA.
Officiellement, il a atteint l’âge de faire valoir ses droits à la retraite. Selon certaines sources, il aurait bénéficié de deux prorogations, comme le prévoit la législation camerounaise en matière de carrière des fonctionnaires. Les mêmes sources réfutent un quelconque désagrément en termes de gestion de cet ingénieur électromécanicien sorti de Polytechnique de Yaoundé. Derrière lui, Jean Perrial Nyodog laisse une entreprise flamboyante et semble promis à un bel avenir.
Une retraite dorée ?
Après le bel hommage à lui rendu par les employés à Douala lors de son départ, le retraité Jean Perrial Nyodog dispose d’un immense capital d’expériences et de compétences à offrir à son pays. Dans ce boulevard de temps libre, plusieurs options s’offrent à lui : s’amuser, explorer, créer, renforcer le pont entre les générations, se lancer dans une nouvelle carrière…
Jean Perrial Nyodog serait pressenti comme directeur général de la SNH, pour remplacer Adolphe Moudiki âgé de 80 ans et à la tête de la SNH depuis 1993.