Eric Golf Kouatchou a atterri le 17 mars 2020 à Douala, en provenance de la France. Conformément au plan de riposte mis en place par le président Paul Biya, le journaliste a été placé en quarantaine dans un hôtel de la ville de Douala. Au terme de cette période, le professionnel de la presse a été interpellé par des éléments des services de renseignements camerounais. Il lui est demandé d’apporter la lumière sur des accusations selon lesquelles il aurait cédé sa carte de presse à Calibri Calibro, pour que ce dernier eût un accès privilégié au salon international de l’agriculture de Paris. La suite des événements du 22 février 2020, notamment l’entretien entre le président français Emmanuel Macron et l’activiste Calibro Calibri est bien connue.
Interpellé par des éléments de la direction de la surveillance du territoire (DST) à Douala, le journaliste est actuellement en exploitation à Yaoundé par des éléments de la direction générale de la recherche extérieure (DGRE), dans le cadre de l’affaire dite Calibri Calibro. Abdoulaye Thiam de son vrai nom, de son propre aveu, a fui le Cameroun pour la France.
Au-delà de la polémique qui enfle, il est judicieux de se poser la bonne question. Comment comprendre qu’un journaliste vivant et travaillant en France, qui est soupçonné par les autorités policières camerounaises d’avoir prêté sa carte de presse à un activiste vivant en France, afin de permettre à ce dernier, de se rapprocher du président de la République de France, Emmanuel Macron, lors du salon international de l’agriculture de Paris, dans l’optique de lui soumettre des doléances, soit interpellé au Cameroun pour ces faits ?
Cette affaire met en lumière deux infractions. D’abord, usurpation de titre ou d’identité. Ensuite, faux et usage de faux. Ces infractions ne peuvent être constituées que par rapport à l’ordre public français. Au premier abord, l’ordre public camerounais, ne saurait aucunement être considéré comme violé.
Si par contre cette infraction d’usurpation de titre ou d’identité a permis de commettre un autre forfait contre le Cameroun, cette fois-là, le journaliste serait en intelligence avec l’activiste, par ailleurs haut gradé de la Brigade anti-sardinards (BAS). De ce point de vue, l’exploitation du journaliste de 36 ans devient capitale.
Calibri Calibro et d’autres activistes de la BAS sont poursuivis par la justice française pour le saccage de l’ambassade du Cameroun à Paris. Une affaire qui concerne bien l’Etat du Cameroun. La question de fond demeure donc : le journaliste Eric Golf Kouatchou est-il en intelligence avec Calibri Calibro ?
Seules les investigations des fins limiers de la DGRE aideront à lever le voile pour le triomphe de la vérité.
Eric Golf Kouatchou rejette en bloc, les accusations qui pèsent contre lui. Pour confondre les enquêteurs, il argumente qu’il n’aurait pu donner son badge à quelqu’un d’autre alors que lui-même était présent au salon de l’agriculture.
Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), ayant appris la nouvelle de l’arrestation de Eric Golf Kouatchou, journaliste, correspondant de Canal2 International à Paris le jeudi 2 avril 2020 à Douala par des éléments de la sécurité non identifiés, a exigé sans succès, sa libération sous 48 heures.
