Le 30 avril, Penda Ekoka, le président du comité de gestion de l’initiative d’appel à la générosité publique lancée par Maurice Kamto, a saisi le ministre de Santé publique pour mettre à sa disposition du matériel sanitaire dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.
Christian Penda Ekoka a entrepris la remise d’un important matériel comprenant : 10 000 masques barrières, 6 800 masques chirurgicaux et 950 tests de dépistage du COVID-19, au ministre de la Santé publique ( Minsanté), Manaouda Malachie. Du matériel sanitaire « offert par Maurice Kamto à Survie Cameroon Survival Initiative », selon le président du comité de gestion de Survie Cameroon Survival Initiative (SCSI). Il conclut sa correspondance en exprimant ses encouragements au Minsanté pour ses efforts dans « cette lutte contre un ennemi qui ne connaît ni partis politiques ni affiliations idéologiques ou religieuses ».
Si le geste du président du comité de gestion de la SCSI s’apparente à ceux d’autres citoyens et entreprises qui, avant elle, à la suite de la création du Fonds spécial de solidarité nationale par le président de la République, ont contribué de façon significative, force est de constater que la SCSI a mis la charrue avant les bœufs.
On ne brûle pas les étapes
En créant le Fonds spécial de solidarité nationale pour financer les opérations du plan de riposte, le président Paul Biya a offert un moyen sûr aux particuliers, aux entreprises et aux organisations philanthropiques de contribuer à l’effort de guerre contre la pandémie de COVID-19. Il est donc bien établi que le Fonds spécial de solidarité nationale est ouvert aux particuliers et autres entreprises ou organisations régulièrement connues des pouvoirs publics.
Jusqu’à la date du 30 avril 2020, la SCSI était toujours inconnue des services du ministre de l’Administration territoriale. Depuis sa genèse, la SCSI s’est mise en marge de la loi nº83/002 du 21 juillet 1983 régissant les appels à la générosité publique, et le décret nº85/1131 du 14 août 1985 fixant les conditions d’octroi de l’autorisation d’appel à la générosité publique.
Dans un souci de faire respecter les lois de la République, et selon la diligence qu’on lui connaît, le Minsanté a répondu au président du comité de gestion du SCSI en l’invitant « à bien vouloir prendre attache avec le ministre de l’Administration territoriale, en vue de la mise à contribution » de son don, « au profit du gouvernement, dans la lutte contre le COVID-19 ». Une invite à la légalisation de la SCSI afin de mettre définitivement un terme à la grande entourloupe en fond de trame de cette initiative par le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto.
Le retour à la loi
Clé de voûte de l’ordre juridique, la loi est la règle générale et impersonnelle dont l’application est confiée au pouvoir exécutif et le respect au pouvoir judiciaire, et dont le contenu doit, idéalement, permettre d’en déduire les conséquences dans tous les cas de figure. Cette conception rationaliste de la loi, liée à la notion d’intérêt général, devrait être l’ultime porte de sortie pour cette initiative qui gagnerait à se dépouiller des pesanteurs politiques pour se mettre au service de la nation en proie aux ravages du COVID-19.
En reconnaissant dans sa lettre que la croisade contre le COVID-19 est une « lutte contre un ennemi qui ne connaît ni partis politiques ni affiliations idéologiques ou religieuses », Christian Penda Ekoka devrait franchir le pas vers la légalisation de l’initiative qu’il préside, pour la mettre au service de l’intérêt général. Une voie tracée par le président Paul Biya.