La ville de Douala, métropole économique du pays, dans la région du Littoral est frappée de plein fouet par une nouvelle vague de contaminations du choléra. Les autorités y ont détecté une dizaine de cas. Dr Hans Moussi, coordonnateur de lutte contre les épidémies dans le Littoral (une des régions les plus peuplées du Cameroun), a annoncé une deuxième phase de vaccination du 20 au 25 mars 2021.
« Cette riposte vient à point nommé. En 2020, nous avons enregistré des cas de contaminations dans certains départements de notre région. Et le district le plus en épidémies a été sélectionné pour pouvoir riposté efficacement au sein de la communauté », a expliqué Hans Moussi. L’épidémie s’est déclarée il y a dix jours. La qualité d’eau est pointée du doigt.
Tout comme l’insalubrité dans les villes avec les tas d’immondices qui s’amoncellent. Les populations ciblées par la vaccination, vont recevoir une deuxième dose en complément des doses reçues lors de la première vague de vaccination en aout 2020.
En 2019, le Cameroun était frappé par une vague de cholera dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord. En un mois, 40 personnes étaient décédées des suites de choléra dans la région du Nord et 17 autres avaient perdu la vie à l’Extrême-nord. En mai 2018, 993 cas de choléra avaient été détectés dans les deux régions. En 2010, la plus grande épidémie de choléra qui a secoué le pays jusqu’ici, avait fait 225 morts. Le choléra survient alors qu’une vague plus meurtrière de covid-19 sévit au Cameroun. Selon le ministère de la Santé publique, le nombre de contaminations et de décès est plus élevé que lors de la première vague. Plus de 633 camerounais ont déjà été tués par la Covid-19.
Une maladie hydrique à combattre
Au Cameroun, un foyer épidémique de choléra avait été notifié dans le village de pêcheurs de Londji dans Région du Sud situé à environ 15 km de la station balnéaire Kribi en juillet 2020. Les autorités avaient alors notifié 62 cas confirmés sur 83 cas suspects, dont 12 décès. Le gouverneur de la région sud déclarait qu’une importante campagne de vaccination visait à contenir la propagation de la maladie commencée bientôt dans le village.
Le foyer épidémique a été détecté pour la première fois en juin après la décès soudain de quatre villageois présentant des symptômes liés au choléra. Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l’espèce Vibrio cholerae.La maladie résulte de l’absorption d’eau ou d’aliments contaminés. Une fois dans l’intestin, les vibrions sécrètent la toxine cholérique, principale responsable de l’importante déshydratation qui caractérise l’infection.
L’incubation, de quelques heures à quelques jours, est suivie de violentes diarrhées et de vomissements, sans fièvre. La période d’incubation courte augmente le caractère potentiellement explosif des épidémies. En l’absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50% des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.
Une augmentation inhabituelle du nombre de cas de choléra dans la corne de l’Afrique et dans la Golfe d’Aden est notée ces dernières années. Dans ce contexte, le risque d’infection cholérique chez les voyageurs en visite dans ces pays reste faible, même si la probabilité d’une importation sporadique de cas pouvait augmenter. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la vaccination devrait être envisagée pour les voyageurs à haut risque tels que les secouristes / secouristes qui sont susceptibles d’être directement exposés.