Assurément, la pandémie de COVID-19 est une formidable opportunité pour les formations sanitaires du Cameroun. Lors du point de presse donné le 15 juillet, Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique (Minsanté), a égrainé les points saillants des réalisations fortes opérées dans le cadre de la riposte contre la pandémie permettant à la fois de faire un grand bond dans le relèvement du plateau technique des formations sanitaires, mais aussi et surtout d’envisager une prise en charge qualitative des patients. Avant la fin d’année, chaque région sera dotée d’une centrale de production d’oxygène comme c’est le cas pour le centre de prise en charge des patients COVID-19 annexe n° 2 de l’Hôpital central de Yaoundé. Dans le même sillage, les centres hospitaliers régionaux et les hôpitaux régionaux seront tous dotés de scanners de dernière génération. Pour le moment, toutes les formations sanitaires, de premier, deuxième et troisième catégorie, sont équipées de matériels d’oxygénothérapie, de concentrateurs d’oxygène et d’aspirateurs de mucosités.
Si cette sortie médiatique avait pour objet de restituer la substance des concertations avec les acteurs de la riposte, il était davantage question de présenter la stratégie de réponse envisagée pour une éventuelle troisième vague, et de lever les incompréhensions qui persistent sur les questions sensibles de la vaccination et ses corollaires. Le Minsanté a apporté des éclairages sur la place de la pharmacopée dans le traitement du COVID-19 au Cameroun à travers l’homologation de cinq produits locaux comme adjuvants. Au regard de l’ampleur qu’a connu la deuxième vague de contamination qui s’est étalée entre décembre 2020 et mars 2021 et de la présence du variant Delta signalé dans les pays voisins, le gouvernement, sous l’impulsion du président Paul Biya, s’est engagé à protéger ses citoyens. La vaccination débutée depuis le 12 avril et la campagne intensive qui s’est achevée le 16 juillet rentrent en droite ligne de cet objectif. Le Minsanté a d’ailleurs profité de l’occasion pour dresser le bilan de la campagne de vaccination.
A date, 300 000 personnes ont déjà reçu au moins une dose des deux vaccins disponibles : Astra-Zeneca et Sinopharm. En faisant remarquer que les objectifs escomptés lors du lancement de cette campagne sont atteints, Manaouda Malachie a invité l’opinion à ne pas se laisser détourner par les évidences scientifiques des réseaux sociaux qui ne servent qu’à allonger la liste des « vaccino-sceptiques » et « vaccino-hésitants ». « Même si elle reste volontaire, la vaccination engage tout de même la responsabilité de tous dans l’atteinte de l’immunité collective recherchée », a souligné le Minsanté. En établissant la différence entre les adjuvants, qui accompagnent le traitement principal, et le traitement, protocole mis en place, il a rassuré que la pharmacopée traditionnelle n’est en aucun cas lésée au profit des solutions exogènes. « Mais il reste judicieux de s’y avancer avec prudence », a-t-il prevenu.
Le pas amorcé avec l’homologation récente de cinq produits adjuvants est encourageant et dénote de la volonté du gouvernement de trouver des solutions locales à cette lutte. En attendant de disposer d’un traitement endogène, il est important de se prémunir de cette maladie malicieuse et de limiter les dégâts qui portent le compteur de notre pays à date à 81 871 cas positifs, 80 303 guéris, et 1 332 décès. Au-delà du vaccin, Manaouda Malachie a prescrit le respect scrupuleux des mesures barrières édictées par le gouvernement et toujours en vigueur.