Le président de Madagascar, Andry Rajoelina va offrir des remèdes « Covid-organics » aux 15 pays membres de la CEDEAO.
Les pays concernés sont : Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Togo et la Guinée Bissau. Ils vont désormais pouvoir soigner leurs malades et tester l’efficacité de ce remède traditionnel proposé par l’Institut Malgache des Recherches Appliquées (IMRA). Le 2 mai, la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo a dépêché un avion spécial à Madagascar pour récupérer les dons de la Grande île. Ce dernier a pris l’initiative de se charger de la distribution de Tambavy CVO pour les 15 pays voisins. Des dons de 118 cartons de Covid-Organics ont été instaurés. La cargaison est composée de 5.250 doses curatives pour soigner les personnes déjà contaminées et de 10. 800 doses préventives.
Antananarivo mise sur le traditionnel
Face au combat contre la pandémie du coronavirus, les pays africains ont choisi de mettre en évidence l’unité et la solidarité de l’Afrique : « Madagascar a pu démontrer au monde entier que nous les africains, on peut coopérer et s’entraider non pas uniquement dans une situation économique mais surtout sanitaire et humanitaire. Cette initiative du Président Andry Rajoelina sera enregistrée dans l’histoire », a déclaré le Général Sandji Fati, ministre de la Défense Nationale de la Guinée Bissau. Il était à la tête de la délégation dépêchée à Madagascar par son pays et par la CEDEAO
L’artemisia, la plante clé
La nouvelle a fait le tour du monde. Dimanche 20 avril au soir, le président malgache Andry Rajoelina a annoncé que Madagascar était en possession d’un remède « vita malagasy » (made in Madagascar) aux vertus préventives et curatives contre le coronavirus. Le Covid-Organics, nom donné à ce traitement, est une tisane à base de feuilles séchées d’artemisia, produit par l’Institut malgache de recherche appliquée (IMRA).
Andry Rajoelina a par ailleurs décrété un déconfinement partiel de la Grande Ile, effectif depuis mercredi et le prolongement de la situation d’état d’urgence sanitaire alors que le pays compte à ce jour 124 cas de contamination et aucun décès. Dans ce contexte d’assouplissement très contrôlé, les enfants du primaire au secondaire auront l’obligation de consommer cette tisane, a encore précisé le chef de l’Etat.
« Des essais cliniques ont été lancés et l’efficacité du remède a été prouvée grâce à la réduction et l’élimination des symptômes par les patients », affirmait un communiqué de la présidence, lundi. « Ce sont plutôt des observations cliniques, nuance Charles Andrianjara, directeur général de l’IMRA. Des malades se sont portés volontaires pour tester la tisane, et deux ont vu une nette amélioration des symptômes. Cela nous donne une tendance. » Le nombre de volontaires ayant pris le remède n’a pas été précisé.
Il faut savoir que Madagascar est le premier exportateur mondial d’artemisia. Son dérivé chimique, l’artemisinine, est utilisé pour lutter contre les fièvres paludéennes. Le lancement officiel d’un nouveau remède à base de cette plante contre le Covid-19 a immédiatement suscité la polémique sur la Grande Ile, pays roi de la médecine traditionnelle. L’Académie de médecine de Madagascar, dans un communiqué soulignait qu’« il s’agit de médicaments dont les preuves scientifiques ne sont pas encore élucidées et qui risquent de porter préjudice à la santé de la population, en particulier à celle des enfants ».
La nouvelle tisane Covid-Organics se présente sous deux formes : une bouteille de 33 cl au liquide ambré et vendue 1 500 ariary (0,37 euro), et une boîte de quatorze sachets à faire infuser, pour 10 000 ariary. Environ 10 000 paysans cultivent l’artemisia à Madagascar et l’IMRA travaille sur cette plante depuis longtemps. Cette fondation privée, créée en 1957 et reconnue d’utilité publique, est devenue célèbre notamment grâce à ses recherches sur la médecine traditionnelle.